Israël a étendu jusqu’en 2027 une loi autorisant l’interdiction de médias étrangers jugés «dangereux» pour sa sécurité. La mesure permet de suspendre les diffusions, de fermer des bureaux et de bloquer des sites. Des organisations de défense des médias dénoncent une atteinte grave à la liberté de la presse et un contrôle accru du narratif officiel.
Le Parlement israélien a adopté un amendement prolongeant jusqu’au 31 décembre 2027 une loi permettant aux autorités de restreindre ou d’interdire la diffusion de médias étrangers considérés comme portant atteinte à la « sécurité de l’État », une mesure qui dépasse désormais le simple cadre de l’état d’urgence et s’applique même en période « normale ».
Selon le texte, le ministre des Communications, avec l’accord du Premier ministre et du cabinet de sécurité, peut ordonner la suspension de diffusions, la fermeture de bureaux, la saisie d’équipements et le blocage de sites internet de médias dont les contenus sont jugés « dangereux ».
Adoptée à l’origine en avril 2024, au plus fort de la guerre à Gaza, cette législation avait déjà été utilisée contre des médias comme Al Jazeera, accusés par Tel Aviv d’être des « organes de propagande » hostile. Avec sa prolongation jusqu’en 2027, elle s’inscrit dans un contexte plus large de recul des libertés de la presse en Israël, qui a perdu plusieurs places dans les classements internationaux et où les accréditations pour journalistes étrangers deviennent plus difficiles.
Contrôler le récit
Des organisations de défense de la liberté d’expression dénoncent une atteinte grave à l’indépendance des médias, estimant que la loi confère des pouvoirs excessifs au gouvernement, sans contrôle judiciaire suffisant, et qu’elle risque de servir à étouffer les enquêtes et critiques susceptibles de contester le narratif officiel.
Critiques et observateurs soulignent que cette prolongation intervient dans un climat où la couverture internationale de la guerre et des opérations militaires est déjà limitée par d’autres restrictions, ce qui réduit l’accès indépendant à l’information de terrain et concentre davantage le contrôle de l’information entre les mains de l’État ou de médias dont les lignes éditoriales sont étroitement surveillées.
En restreignant ainsi l’activité des médias étrangers, Israël brandit l’argument sécuritaire, mais ces mesures sont perçues comme un moyen de contrôler, censurer et limiter les critiques ou enquêtes journalistiques susceptibles de mettre en cause son narratif officiel, notamment sur les opérations militaires et leurs conséquences.
RSA avec RT
























































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