Le chef d’État-major des armées demande aux maires de préparer la population aux futurs conflits. « Accepter de perdre ses enfants »: en France, les propos du chef d’état-major des armées fait vivement réagir.
Fabien Mandon a tenu un discours sans détour sur la situation internationale qui « se dégrade ». Pour que le « pays soit prêt dans trois ou quatre ans », il va falloir « accepter le risque de perdre des enfants, de souffrir économiquement », a-t-il prévenu. Il compte sur les maires pour en parler dans les communes et faciliter les déplacements et opérations des militaires.
Mardi, le chef d’état-major français Fabien Mandon avait estimé que son pays devait se tenir prêt à « accepter de perdre ses enfants » face aux menaces de guerre. Des propos largement critiqués par l’opposition. Soutenu par Emmanuel Macron, il a justifié samedi ses propos destinés à « alerter ».
Mardi, devant le congrès des maires de France, le général avait jugé nécessaire que le pays « restaure sa force d’âme pour accepter de [se] faire mal pour protéger ce que l’on est », et qu’il soit prêt à « accepter de perdre ses enfants ». Il a appelé les maires à « en parler dans les communes » et à faciliter les déplacements et opérations des militaires.
Dans les jours suivants, plusieurs personnalités politiques, de la gauche à l’extrême-droite, ont vertement critiqué ces déclarations, reprochant notamment un discours « va-t-en guerre insupportable ».
« Nos enfants n’iront pas combattre et mourir en Ukraine », avait répondu vendredi la porte-parole du gouvernement français pour tenter d’éteindre la polémique.
Samedi, le président Emmanuel Macron a réagi à son tour. Le chef d’état-major des armées a « toute ma confiance », sa phrase a été « sortie du contexte » pour « faire peur », a-t-il lancé depuis le sommet du G20 en Afrique du Sud. Dénonçant un « esprit de défaite » et un « déclinisme ambiant, il a estimé que la France devait « continuer d’être une nation forte, avec une armée forte, mais aussi une capacité de sursaut collective », et appelé à être « conscient des risques géopolitiques ».
Un « risque pas assez perçu » dans la population
De son côté, Fabien Mandon s’est justifié samedi dans l’émission « C à vous » sur France 5. « Je mesure à quel point certains ont pu être inquiétés », a-t-il reconnu. Mais « le rôle de cette intervention » était « d’alerter et de se préparer », a-t-il expliqué. « Le contexte se dégrade rapidement » et « il me paraissait important de partager ce constat avec les maires ».
« D’ailleurs, les réactions montrent que c’est quelque chose qui n’était peut-être pas assez perçu dans notre population », a encore estimé le plus haut gradé militaire français.
Interrogé sur ce qu’il voulait dire en affirmant que la France devait « accepter de perdre ses enfants », il a expliqué que les armées étaient composées de jeunes de « 18 à 30 ans ». « Des femmes et des hommes courageux, qui ont compris la situation dans laquelle on se trouvait, qui avaient envie de s’engager, qui savent que cet engagement emporte des risques », a-t-il renchéri, ajoutant que ses armées étaient « prêtes » à « protéger la France ».
Retour du service militaire obligatoire
Selon Fabien Mandon, le « danger présenté par la Russie » est partagé par « tous les alliés de la France en Europe ». Il a cité comme référence une analyse de la Revue nationale stratégique de 2025, selon laquelle la France doit « se préparer à l’hypothèse d’un engagement majeur de haute intensité dans le voisinage de l’Europe à horizon 2027-2030, parallèle à une hausse massive des attaques hybrides sur son territoire ».
« De nombreux voisins sont en train de réintroduire un service national », a-t-il affirmé, suggérant ensuite que la France devrait suivre cet exemple, alors que le gouvernement s’apprête à annoncer l’instauration d’un service militaire volontaire.
RSA avec RTS





















































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