Le Zimbabwe a renforcé son programme spatial avec le lancement de ZimSat-2, son deuxième satellite d’observation de la Terre, depuis la Russie. Cette mission marque une étape significative pour l’Agence spatiale zimbabwéenne, ZINGSA, qui développe les capacités technologiques du pays.
Le 5 novembre, le Zimbabwe a lancé ZimSat-2 depuis le cosmodrome Vostotchny en Russie, accompagné de 52 autres petits satellites, grâce au lanceur Soyouz-2.1b et à l’étage supérieur Fregat. Conçu pour appuyer la télédétection et la communication, ZimSat-2 reflète les progrès continus du Zimbabwe dans le domaine spatial, alors que le pays cherche à exploiter les données satellitaires pour l’agriculture, la gestion des ressources et la planification urbaine.
Développé par l’Agence nationale géospatiale et spatiale du Zimbabwe (ZINGSA) avec des experts de l’université de Koursk, le satellite a mobilisé des ingénieurs zimbabwéens et des étudiants boursiers. Avec une caméra multispectrale à résolution de 8 mètres, ZimSat-2 répond aux besoins de l’économie agricole du pays : il surveillera la santé des cultures, anticipera les rendements et identifiera les carences nutritionnelles. En mesurant l’indice de végétation par différence normalisée (NDVI), le satellite fournira des données essentielles à la sécurité alimentaire du pays.
En dehors de l’agriculture, ZimSat-2 devrait aussi faciliter l’identification des ressources minières, soutenant ainsi les industries extractives du Zimbabwe. Dans un contexte d’urbanisation croissante, le satellite produit des cartes détaillées des zones urbaines, permettant de gérer efficacement l’expansion et les infrastructures des villes. Ces informations aident les planificateurs urbains à prendre des décisions pour une croissance durable et une meilleure utilisation des ressources.
Pour optimiser le suivi de ZimSat-2, ZINGSA a modernisé sa station terrestre de Mazowe, qui bénéficiera d’une capacité de réception accrue sur plusieurs bandes de fréquences dès le 20 novembre 2024. Ces améliorations permettent une gestion efficace du satellite et une exploitation optimale des données collectées pour des usages variés, de l’agriculture à l’éducation.
Avec ZimSat-2, le Zimbabwe rejoint le groupe restreint des pays africains exploitant des satellites d’observation, aux côtés de l’Afrique du Sud, du Nigeria, de l’Égypte et du Kenya, qui utilisent ces technologies pour répondre aux enjeux de développement, de gestion des ressources et de résilience face aux catastrophes.
Un lancement record au cosmodrome
Vostotchny Le lancement de ZimSat-2 s’inscrit dans une mission exceptionnelle du cosmodrome Vostotchny. Le 5 novembre, la fusée Soyouz-2.1b a transporté 53 satellites russes et étrangers, marquant un record en termes de nombre d’engins spatiaux lancés simultanément par Roscosmos. Outre ZimSat-2, le lancement incluait notamment les satellites héliogéophysiques Ionosfera-M n°1 et n°2, qui constituaient la charge utile principale.
«La charge utile associée, composée de 49 engins spatiaux de différentes nationalités, a été acheminée vers les orbites cibles», a rapporté Roscosmos, en ajoutant que l’étage supérieur Fregat a permis la séparation de tous les satellites, dont ceux des collaborations russo-chinoises, russo-zimbabwéennes et deux satellites iraniens.
Dans cette mission, la société privée Sputnix a lancé 28 satellites pour la surveillance de la navigation et l’éducation scientifique. «Tous les signaux de télémétrie sont positifs, et nous confirmerons la réussite de la mission dans les prochaines 24 heures», a déclaré Vladislav Ivanenko, directeur de Sputnix, depuis le centre de contrôle de la mission à Moscou.
Ce lancement symbolise l’ambition croissante des pays africains en matière de technologie spatiale et de collaboration internationale, notamment avec la Russie, pour soutenir des projets de développement essentiels.
RSA avec RT en français
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