Le Tchad et la République centrafricaine, qui partagent 1 200 kilomètres de frontières communes, ont convenu de créer une «force mixte de sécurisation des frontières». Les deux pays ont également des zones frontalières avec le Cameroun, secouées par des troubles sécuritaires en raison du grand nombre de groupes rebelles.
Le Tchad et la République centrafricaine ont signé un protocole d’accord pour établir une «force mixte de sécurisation des frontières», a annoncé le 23 octobre le ministère tchadien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Cet accord a été signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, le Tchadien Abderaman Koulamallah et la Centrafricaine Sylvie Baïpo-Temon, à l’issue de quatre jours de discussions à Bangui, capitale de la Centrafrique, à l’occasion de la Grande Commission mixte de coopération entre les deux pays.
Les deux nations africaines, qui partagent une frontière d’environ 1 200 km, ont également convenu d’autres projets d’accords axés sur la sécurité et la résolution des conflits, et des consultations politiques régulières. Il s’agit de la première commission conjointe au niveau ministériel entre le Tchad et la RCA depuis 2015. Les participants ont salué l’état actuel des relations entre les deux pays, tendues depuis ces dernières années. En mai de cette année, les deux pays ont rouvert un poste de contrôle dans la ville de Sido, fermé depuis près de dix ans.
Le «triangle de la mort»
En avril, les autorités centrafricaines avaient présenté un «plan national de gestion des espaces frontaliers» destiné à renforcer la stabilité du pays, incluant une «stratégie bilatérale» avec certains voisins.
Lors de cette présentation, Valentine Rugwabiza, chef de la mission de l’ONU pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), avait salué l’engagement du gouvernement centrafricain à «gérer ses frontières et restaurer l’autorité de l’État à Bangui et dans l’arrière-pays».
Les zones frontalières de la République centrafricaine, du Cameroun et du Tchad, surnommées le «triangle de la mort», sont particulièrement secouées par des troubles sécuritaires en raison de la présence d’un grand nombre de groupes rebelles.
Depuis 2013, la Centrafrique est le théâtre d’une guerre civile consécutive au renversement du président François Bozizé par une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka. En avril 2014, l’ONU a créé la Minusca après avoir instauré un embargo sur les armes, levé le 30 juillet dernier par le Conseil de sécurité. En 2023, la mission comptait 17.885 casques bleus, comprenant militaires et policiers en uniforme, personnel civil et volontaires de l’ONU.
RSA avec RT en français
Discussion à propos du post