Hinda Bazoum a accusé vendredi 27 avril le prédécesseur de son père à la tête de l’État, Mahamadou Issoufou, d’être « le cerveau » du coup d’État militaire qui l’a renversé fin juillet 2023. C’est la première fois qu’officiellement une personne aussi proche de l’ex-président Bazoum formule de telles accusations.
Dans une tribune publiée sur le site du journal nigérien L’Autre Républicain, Hinda Bazoum, la fille de l’ancien président Mohamed Bazoum, pointe du doigt Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger, comme étant l’architecte du coup d’État militaire ayant renversé son père il y a neuf mois.
Depuis le coup d’État, les parents d’Hinda sont détenus dans des conditions difficiles à l’intérieur de la résidence présidentielle à Niamey. Face à cette situation, elle dénonce ouvertement le rôle présumé de Mahamadou Issoufou dans cette crise, qualifiant ses actions de trahison « la plus lâche et cruelle ».
Hinda Bazoum affirme que le coup d’État aurait été planifié par Issoufou dans le but de protéger ses intérêts personnels, avec l’espoir de revenir au pouvoir après une transition militaire courte au cours de laquelle une nouvelle Constitution serait adoptée. De plus, elle révèle que l’ancien président aurait manœuvré pour lever l’immunité de son père et le faire condamner par un tribunal militaire afin de l’empêcher de se présenter aux prochaines élections présidentielles.
Dans les propos de la fille de Mohamed Bazoum, il y a de l’amertume.
Elle rappelle que son père a toujours eu depuis 33 ans de l’amitié pour l’ancien président Mahamadou Issoufou, mais que finalement en retour, il a été trahi de la manière la plus « lâche et cruelle ».
Par ailleurs, Hinda Bazoum dénonce l’isolement de ses parents, affirmant qu’ils sont coupés du monde et enfermés dans un espace restreint sans pouvoir sortir ni recevoir de visites. Depuis neuf mois, ils n’ont pas vu la lumière du soleil et n’ont eu de contact avec personne, excepté un médecin qui les visite deux fois par semaine.
En colère, Hinda Bazoum dénonce les conditions de détention de son père depuis neuf mois et évoque ce qu’elle appelle « la dernière trouvaille » de l’ancien président Mahamadou Issoufou : « faire introduire une requête à la cour d’État nouvellement créée pour demander la levée de l’immunité de notre père, puis sa condamnation par le tribunal militaire ». Objectif selon elle ? Rendre inéligible Mohamed Bazoum. Face à toutes ces accusations, Mahamadou Issoufou n’a pas encore réagi.
Par Regard Sur l’Afrique
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