L’ex-président Keïta avait été arrêté avec plusieurs autres responsables le 18 août lors du putsch mené par des officiers maliens.
L’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta a été libéré jeudi 27 août 2020 par la junte qui l’avait renversé la semaine passée. « Le président IBK est libre de ses mouvements, il est chez lui », a déclaré le capitaine Djibrila Maïga, un porte-parole de la junte.
Le Comité national pour le salut du peuple mis en place par les militaires pour diriger le pays, « informe l’opinion publique nationale et internationale que l’ex-président Ibrahim Boubakar Keïta a été libéré et se trouve actuellement à sa résidence », a annoncé le CNSP sur Facebook.
Un membre de sa famille a indiqué sous couvert de l’anonymat que l’ex-président déchu était rentré dans la nuit dans sa résidence du quartier de Sebenikoro. Il était retenu dans un lieu non divulgué officiellement.
Cette annonce intervient trois jours après que la junte malienne et les médiateurs du bloc régional d’Afrique de l’Ouest sont parvenus à un accord. Elle s’était engagée à libérer le président Keïta et a proposé une transition de trois ans dirigée par les militaires.
La France insiste sur le défi sécuritaire
Du côté français, le chef d’état-major assure que le putsch du 18 août qui a renversé l’ex-président malien n’a pas modifié le défi sécuritaire au Sahel. Le général François Lecointre a appelé la junte désormais au pouvoir à ne pas relâcher leurs efforts dans une région où la force française Barkhane a déployé plus de 5 000 hommes.
« Notre souhait c’est de maintenir l’engagement de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes », a-t-il déclaré à Talinn, en Estonie. « Nous avons un certain nombre d’exigences » pour la reprise du contrôle de certains territoires dans la zone des trois frontières, entre Mali, Niger et Burkina Faso, a-t-il poursuivi.
Le colonel Assimi Goïta, nouvel homme fort du Mali, issu des meilleures écoles militaires du pays, dirigeait jusqu’à présent les forces spéciales dans le centre du pays. Depuis 2015, cette région est en proie aux attaques djihadistes qui ont causé de lourdes pertes civiles et militaires.
Un pays en crise depuis des années
IBK, 75 ans, avait été arrêté avec plusieurs autres responsables le 18 août lors du putsch mené par des officiers maliens après des mois de tourmente politique. Il a été à la tête de ce pays en guerre contre les jihadistes durant sept ans.
L’ex-président renversé est devenu aux yeux de nombre de Maliens le principal responsable de la grave crise sécuritaire, politique et économique dans laquelle s’enfonce leur pays depuis des années. Il avait annoncé le soir même du putsch sa démission sur la télévision nationale, soulignant ne pas avoir d’autre choix pour éviter une effusion de sang.
En réaction, la Cédéao (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait prévenu le 20 août qu’elle ne donnait aucune légitimité aux putschistes. Plusieurs organisations internationales, dont la Cédéao, l’Union africaine et l’Organisation internationale de la francophonie ont suspendu le Mali de leurs instances depuis le coup d’Etat.
RSA avec AFP
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