Londres et Paris s’inquiètent du recrutement par la Chine de pilotes de l’armée de l’air pour son armée
Selon le ministère britannique, aucun pilote en exercice n’a accepté la proposition. Pas davantage de pilote possédant la connaissance des F35, les chasseurs de dernière génération. Mais certains ont été approchés. Et surtout ceux qui ont accepté sont quand même des militaires qui maîtrisent les appareils plus anciens, les Typhoon, les Jaguar ou les Tornado. Donc, cela pose évidemment de sacrées questions de sécurité.
Le gouvernement britannique y compris celui de la France ne possède pas, à ce jour, d’outils légaux pour empêcher des pilotes à la retraite d’accepter des contrats de ce type.
La Chine de son côté, nie catégoriquement avoir eu recours à cette technique de recrutement. « Je ne suis pas au courant de ce dont vous parlez », a répondu le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin mardi matin lorsqu’un journaliste lui a posé la question lors d’un point presse. Mais cette information est malgré tout cohérente quand on la rapproche de la volonté affichée par le président Xi Jinping de moderniser son armée à marche forcée dans les années qui viennent.
Le secret défense menacé ?
Londres assure qu’aucun secret défense n’a été rompu, mais comment en être certain ? Cette révélation c’est une façon pour les autorités britanniques de dissuader toute personne d’accepter désormais ce genre de propositions. Le gouvernement britannique annonce son intention de durcir les clauses de confidentialité afin d’empêcher toute divulgation d’information sensible.
Les Britanniques affirment aussi que d’autres pays occidentaux ont été visés par cette méthode, mais là encore, pas de détails, pas de certitude.
Analysons ce que disent les Presses des deux pays cités dans cette revelation
Côté britannique
Le ministre de la Défense du Royaume-Uni a révélé qu’une trentaine de militaires britanniques, en activité ou non, ont rejoint les forces aériennes de la Chine pour donner des formations. Un recrutement qui ne plaît pas du tout outre-Manche.
Une trentaine de pilotes britanniques ont été recrutés par l’armée chinoise pour apporter leur expérience à Pékin. Bien que ce soit légal, le Royaume-Uni n’apprécie pas vraiment et tente de mettre fin à ces embauches.
273.062 euros. C’est la somme avec laquelle Pékin parvient à recruter des pilotes de l’armée britannique, parfois encore en activité, d’après la BBC.
Toujours selon le média britannique, cette pratique a commencé en 2019 et n’a cessé de s’accentuer ces derniers mois. De quoi préoccuper le Royaume-Uni qui ne s’entend plus très bien avec la Chine.
Un danger pour le Royaume-Uni ?
La relation entre le gouvernement britannique et celui de Chine s’est dégradée à cause de plusieurs facteurs. Parmi eux, la répression chinoise dans l’ancienne colonie anglaise de Hong Kong ou encore l’inquiétude liée au respect des droits de l’Homme en Chine.
Alors, quand une trentaine de pilotes appartenant à la Royal Air Force, la Fleet Air Arm et l’Army Air Corps rejoignent les forces militaires chinoises, l’inquiétude monte.
Et c’est pour cette raison que le gouvernement va durcir ses contrats avec ses militaires : «Nous prenons des dispositions décisives pour faire cesser les manœuvres visant à attirer des pilotes, anciens ou en activité, des forces aériennes britanniques afin de former les personnels de l’Armée populaire de libération», a affirmé un porte-parole du ministère de la Défense à l’AFP.
Tous les militaires britanniques sont déjà soumis au Official Secret Act, qui interdit aux agents de la fonction publique de partager des secrets d’Etat avec d’autres puissances.
Mais pour renforcer sa sécurité, le ministère de la Défense britannique va tout de même «revoir les clauses de confidentialités et de non-divulgation des contrats».
Côté français
Selon « Le Figaro », l’armée de l’air chinoise accélère la formation de ses pilotes avec l’aide d’instructeurs occidentaux. Des Français ont été approchés.
Des pilotes français à bord d’avions de chasse chinois, voilà une incongruité qui, dans un climat de tensions internationales généralisées, pourrait en inquiéter plus d’un. L’armée de l’air chinoise serait en train d’accélérer la formation de ses pilotes et de tous ses soldats de l’aéronavale, dans l’optique d’un possible conflit avec les États-Unis dans le détroit de Taïwan, révèle Le Figaro vendredi 21 octobre. Et quoi de mieux que d’anciens officiers d’armées occidentales pour mettre les militaires chinois au parfum ? Des Britanniques, mais aussi des Français, ont été approchés. Certains semblent bien avoir dit « oui ».
En avril dernier, deux pilotes se sont éjectés d’un chasseur chinois JL-10. Une vidéo sur laquelle on entend les deux hommes parler a un temps circulé sur les réseaux sociaux. Le Figaro assure que l’un d’eux serait un ancien militaire français, qui était présent dans l’appareil en qualité d’instructeur, au côté de son élève chinois.
Un contrat de 20 000 euros par mois proposé à des anciens militaires français
Un témoin a confié au quotidien que cet ancien officier de l’armée de l’air française ne serait sans doute pas le seul mercenaire – soldat au service d’un gouvernement étranger – tricolore dans le ciel chinois. Lui-même, ancien pilote de l’aéronavale, a été approché par une étrange entreprise basée en Afrique du Sud, qui l’a abordé avec un contrat juteux : 20 000 euros par mois pendant trois ans. La mission qui lui a été proposée ? Former des instructeurs « pour l’appontage sur porte-avions ». Des porte-avions comme le Fujian, équipé de catapultes électromagnétiques… un dispositif que les Américains connaissent bien.
Selon cet ancien militaire de l’armée de l’air, les Chinois visent en priorité les « pilotes en manque d’adrénaline », qui accepteraient de travailler pour un autre camp rien que pour le plaisir de faire voler des chasseurs dernier cri.
Les mercenaires britanniques seraient bien plus nombreux que les Français. Selon Sky News, il y aurait ainsi une trentaine d’anciens pilotes de la Royal Air Force dans les équipes d’instructeurs en Chine.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
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