Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba a reçu, son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadéra en visite de travail à Libreville.
« Très surpris » par la décision controversée de l’ONU de retirer les troupes gabonaises du Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra déplore avoir été mis « devant le fait accompli »
Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, est venu hier, mercredi 13 octobre, à Libreville pour s’entretenir avec son homologue Ali Bongo Ondimba. Sujet prioritaire de discussion : la décision très controversée de l’ONU de retirer fin septembre les troupes gabonaises du Centrafrique.
« Depuis 25 ans, de nombreux contingents gabonais ont été déployés sur le théâtre d’opération en Centrafrique pour protéger les populations sœurs de ce pays ami. Plusieurs y ont perdu leurs vies. C’est pour eux en particulier, ainsi que pour leurs familles, que j’ai une pensée aujourd’hui », a écrit sur sa page Facebook Ali Bongo Ondimba à l’issue de son entretien, qualifié de « très chaleureux et amical » .
Des propos qui rejoignent ceux de Faustin-Archange Touadéra. « Le Gabon est un allié de toujours de la Centrafrique. Depuis 25 ans, le Gabon est à nos côtés. Bien avant l’arrivée de certains (…) Le Gabon a été parmi les tous premiers pays à venir à notre secours. Nous ne l’oublierons jamais », a déclaré Faustin-Archange Touadéra.
Le président centrafricain a par ailleurs qualifié de « très surprenante » la décision « unilatérale » de l’ONU de retirer les troupes gabonaises de son pays. « Nous n’avons à aucun moment été informés. Nous avons été mis devant le fait accompli », a-t-il confié.
Cette affaire est d’autant plus troublante que les allégations d’exploitation et d’abus sexuels ayant servi d’appui à l’ONU pour justifier sa décision de retirer les troupes gabonaises du Centrafrique sont « sans fondement », selon les résultats préliminaires d’une enquête diligentée par l’ONU elle-même sur le terrain.
Les deux chefs d’Etat ont abordé à cette occasion le fond des accusations d’abus sexuels portés contre le contingent gabonais en République Centrafricaine (RCA).
« (…) Vu que ce sont des faits qui se sont produits en République Centrafricaine, nous avons demandé à ce que nous soyons dorénavant impliqués dans les enquêtes qui sont en cours, que ce soit du côté des Nations Unies ou du gouvernement gabonais », a déclaré Faustin-Archange Touadéra, cité par l’Agence gabonaise de presse (AGP), ajoutant que ceci est à même de démêler les files, et de mieux comprendre le fin mot de cette affaire qui pourrait ternir les 25 années d’engagement du contingent gabonais en terre centrafricaine.
S’exprimant sur l’hypothèse d’un retour des casques bleus gabonais sur le champ des opérations en RCA, le président centrafricain a indiqué que la question ne sera abordée qu’à la fin des enquêtes ouvertes depuis lors.
« Le moment venu, nous envisagerons une révision très claire de cette position. Mais pour l’instant, nous n’avons aucun élément d’appréciation de cette situation », a-t-il fait savoir.
S’agissant de la situation sécuritaire dans son pays, M.Touadéra a relevé un certain nombre « d’avancées notables », regrettant, cependant, le fait que des groupes armés continuent de mener des actions violentes.
« Tout dernièrement encore, dans la région de Bambari, il y a en effet eu des civils qui ont été massacrés. Ce qui n’empêche pas les forces de l’ordre et leurs alliés à maintenir la mutualisation de leurs efforts dans la protection de la population et des institutions », a-t-il dit.
Par Regard Sur l’Afrique
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