Plusieurs figures de la société civile tchadienne ont demandé dans un communiqué le retrait des troupes françaises du pays. La présence de contingents tricolores a déjà été remise en cause dans plusieurs États africains.
La chute des dominos va-t-elle continuer pour Paris ? Déjà expulsées du Mali, du Burkina et bientôt du Niger, les forces françaises sont désormais chahutées au Tchad. La société civile semble en effet en ébullition et plusieurs personnalités ont signé un communiqué demandant le retrait des militaires sous trois mois.
Le document signé notamment par Ordjei Abderahim Chaha, président du parti RAJET, fustige la volonté de Paris de «s’accrocher à l’Afrique, telle une sangsue». Les signataires demandent le démantèlement des bases françaises au Tchad, mais aussi l’annulation des «accords coloniaux» entre Paris et N’Djamena, ainsi que l’arrêt des «intimidations de la diplomatie française» à l’égard des membres de l’opposition.
#Tchad 🇹🇩 : Un regroupement de partis politiques, d’associations et de membres de la diaspora Tchadienne donne 3 mois aux forces d’occupation françaises pour quitter le Tchad. pic.twitter.com/hfp0mDqbhw
— Egountchi Behanzin (@EgountchiLdna) September 29, 2023
«Le peuple tchadien a pris conscience et a compris que la France n’apporte rien. La politique française n’apporte rien au Tchad. Le peuple tchadien n’est pas contre la France, mais nous sommes contre la politique française au Tchad», explique à RFI Ordjei Abderahim Chaha.
Pas de relocalisation ?
Les auteurs de l’appel s’opposent par ailleurs à une possible relocalisation des militaires français quittant le Niger. La question se pose en effet, alors que Emmanuel Macron a promis le retrait des 1500 soldats sur place «dans les semaines et les mois qui viennent». Le Bénin a d’ores et déjà déclaré qu’il ne voulait pas accueillir de nouvelles bases françaises. La Mauritanie ne semble pas non plus un point de chute adéquat, a fait savoir le président Mohamed Ould Ghazouani.
Le retrait du Niger devrait donc mettre en péril la présence française dans la zone sahélienne. Le Tchad restant le dernier appui militaire pour Paris dans la région, explique à France 24 Seidik Abba, président du Centre international d’études et de réflexions sur le Sahel (CIRES).
«L’action militaire française dans cette zone est compromise. La France reste présente au Tchad, certes frontalier du Niger, mais dont la capitale est à plus de deux heures de vol de Niamey», déclare-t-il ainsi.
Un contingent de 1000 soldats français est actuellement présent au Tchad, au titre de la lutte contre le terrorisme au Sahel. N’Djamena a en outre accueilli le poste de commandement interarmées lors de l’opération Barkhane.
Regard Sur l’Afrique avec source : Sputnik Afrique
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