Manifestations contre les délestages tournent à la tragédie. Antananarivo a vécu une nuit de violences inouïes hier. Ce qui devait être une manifestation contre les coupures d’eau et d’électricité s’est mué en scènes de chaos.
Des commerces, des centres commerciaux, des stations du téléphérique et même les domiciles de certains élus ont été pris pour cibles, vandalisés puis incendiés. Face à l’ampleur des troubles, le gouvernement a imposé un couvre-feu strict, de 19 heures à 5 heures, pour tenter de reprendre le contrôle de la capitale.
Les forces de l’ordre ont réagi avec une fermeté inédite, utilisant gaz lacrymogènes mais aussi, selon plusieurs témoins, de réelles balles pour disperser les foules. Le bilan reste encore flou mais plusieurs sources évoquent au moins cinq morts à Antananarivo et des dizaines de blessés.
Au lendemain de cette nuit de terreur, la colère s’est propagée à Majunga. Dès les premières heures de la matinée, des bandes organisées ont pris d’assaut les commerces de la ville. Des enseignes emblématiques comme Cosmos ou Arc-en-ciel ont été littéralement dévalisées. Dans les rues, des habitants stupéfaits ont vu passer des hommes et des femmes transportant télévisions, scooters, groupes électrogènes et toutes sortes de marchandises pillées. Le bilan provisoire est déjà lourd : au moins trois morts auraient été recensés à Majunga.
Mais la contestation ne s’arrête pas là. D’autres villes stratégiques du pays, telles que Nosy Be, Tuléar et Diego-Suarez, connaissent à leur tour des scènes similaires de pillages et de saccages. L’onde de choc se propage à grande vitesse, transformant un simple mouvement de contestation en une véritable crise nationale.
Devant la gravité des événements, l’ambassade de France a recommandé à ses ressortissants et aux voyageurs d’éviter Madagascar jusqu’à nouvel ordre. Le pays, déjà fragilisé par des années de crise économique et d’infrastructures défaillantes, se retrouve plongé dans une spirale de violence qui inquiète autant la population que la communauté internationale.
Par RSA avec Africa24monde
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