Le gouvernement ivoirien est toujours à la trousse de Guillaume Kigbafori Soro . L’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro est accusé de « torture », « assassinat » et « crimes de guerre » dans une plainte déposée jeudi à Paris.
Des faits qui remontent à la période trouble allant de 2004 à 2011, selon les avocats des plaignants dont les propos ont été relayés par Regard Sur l’Afrique (RSA).
M. Soro, 48 ans, est présenté dans cette plainte comme le commanditaire de l’enlèvement, suivi de torture et d’assassinat, d’Ibrahima Coulibaly, un ex-chef rebelle ivoirien, le 27 avril 2011. L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne conteste ces accusations.
Selon le quotidien ivoirien Fraternité Matin, la plainte a été déposée par « six personnes de nationalité ivoirienne et françaises », qui se sont constituées parties civiles.
Les plaignants demandent également des poursuites pour des morts causées lors de combats entre factions rivales dans la nuit du 20 au 21 juin 2004 à Bouaké et Korhogo, qu’ils attribuent à l’ex-rébellion des Forces nouvelles dont Guillaume Soro était le chef.
« Après de longues années d’impunité, cette plainte avec constitution de partie civile tend à ce que les responsabilités des auteurs, complices et autres donneurs d’ordres soient enfin exposées », relèvent dans un communiqué les avocats Noémie Saidi-Cottier, Laurence Greig et Joseph Breham. Ils la justifient notamment par le fait que M. Soro réside depuis fin 2019 en France, un des éléments qui permet la saisine de la justice française.
Pour rappel, exilé en France depuis le 23 décembre 2019, Guillaume Soro a été condamné par le Tribunal Correctionnel d’Abidjan à 20 ans de prison, 4,5 milliards de francs CFA d’amendes (6,8 millions d’euros), confiscation de sa maison et privation de droits civiques pour cinq ans pour recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux et pour tentative de coup d’Etat.
Longtemps allié du président Alassane Dramane Ouattara, qu’il a aidé, en tant que chef de la rébellion, a renversé Laurent Kudu Gbagbo et accéder au pouvoir pendant la crise post-électorale de 2010-2011, où il était devenu Premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale, avant de rompre avec le chef de l’Etat début 2019 pour déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2020.
Les poursuites engagées contre M. Soro pourraient aussi emporter plusieurs ex-rebelles aujourd’hui reconvertis en « piliers de l’armée ivoirienne sous le pouvoir Alassane Ouattara« .
Par Tinno BANG MBANG
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