La tentative de putsch a eu lieu dans la nuit du 11 au 12 mai et a été « soutenue par un État occidental », selon le communiqué de l’exécutif malien.
Vingt-et-un mois après avoir renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le gouvernement d’Assimi Goïta a-t-elle été victime d’une tentative de coup d’État ? C’est ce qu’affirme, ce lundi 16 mai, un communiqué du colonel Abdoulaye Maïga, le porte-parole du gouvernement.
Selon ce texte, les faits remontent à la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 mai et sont imputables à un « groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes ». Ni leur identité ni leur nombre ne sont donnés mais certains de ces soldats ont été « interpellés et seront mis à la disposition de la justice ».
« État occidental »
Le gouvernement dit de transition dénonce une opération menée dans la nuit du 11 au 12 mai par des militaires maliens, et soutenue par un Etat occidental, sans préciser lequel.
Précision d’importance : ces militaires étaient « soutenus par un État occidental », affirme Abdoulaye Maïga, qui assure qu’ils avaient pour but de « briser la dynamique de la refondation » malienne. Aucun pays n’est cité, mais les regards ont de fortes chances de se tourner vers la France dans les prochaines heures.
Hier encore partenaire du Mali d’IBK, Paris est devenu l’ennemi juré du régime d’Assimi Goïta. Vendredi 13 mai, une manifestation appelant à la fin de « la présence militaire française » – prévue pour dans quelques mois – et durant laquelle des slogans de soutien à la junte et à son partenaire russe ont été scandés était encore organisée dans la capitale malienne.
Le gouvernement annonce que « tous les moyens nécessaires ont été déployés » dans le cadre de l’enquête aussitôt diligentée et que les « contrôles aux sorties de Bamako et aux postes frontaliers du Mali » ont été renforcés. La situation « est sous contrôle », assure-t-il.
Deux coups d’Etat entre 2020 et 2021
Le Mali, plongé dans des crises sécuritaire et politique profondes depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012 dans le Nord, a été le théâtre de deux coups d’Etat menés par le même groupe de colonels, en août 2020 et mai 2021. Le pays est désormais dirigé par une junte, qui s’est détournée de la France et de ses partenaires, et leur a préféré vers la Russie pour tenter de freiner la progression djihadiste qui a gagné le centre et le Burkina Faso et le Niger voisins.
Par Regard Sur l’Afrique
Discussion à propos du post