La confusion plane en Haïti : le président contesté a annoncé, hier matin, avoir été la cible d’une tentative d’assassinat. Une annonce relayée ensuite par le gouvernement, qui explique avoir déjoué un coup d’État. Les opposants contestent largement ce scénario et dénoncent une répression politique d’un président, selon eux, aujourd’hui illégitime.
Sur le tarmac de l’aéroport de la capitale, alors qu’il se rendait à Jacmel pour le carnaval, Jovenel Moïse a, en quelques mots, annoncé que le groupe de 23 personnes arrêtées dans la matinée avait voulu « attenter à (s)a vie ».
Le Premier ministre, Joseph Jouthe, a fourni plus de détails à la mi-journée : « Ces personnes avaient contacté des responsables de la sécurité au palais national, des hauts gradés qui avaient eu pour mission d’arrêter le président et de l’amener dans cette habitation à Petit Bois, ce pour faciliter l’installation d’un nouveau président provisoire, qui aurait dirigé la transition.
Les pauvres, on a même retrouvé le discours d’installation de ce président entre les mains des personnes qui ont été arrêtées. »Car cette présumée tentative de coup d’État coïncide, ce dimanche, avec ce que l’opposition et nombre d’organisations de la société civile ont considéré être le dernier jour du mandat de Jovenel Moïse.
Ses détracteurs dénoncent des arrestations politiques illégales et il n’en faut pas moins pour éveiller les soupçons d’une partie de la population haïtienne déjà très méfiante face au pouvoir. Celui-ci gouverne par décrets depuis un an et semble impuissant face aux gangs qui commanditent quotidiennement des enlèvements.
RSA avec RFI correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
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