Le chef d’Etat, soutenu par l’armée, est retranché dans un lieu secret. Il démissionnera le 13 juillet. Gotabaya Rajapakse, a fui samedi sa résidence officielle de Colombo quelques minutes avant qu’elle ne soit prise d’assaut par des milliers de manifestants en colère.
Après trois mois de contestation populaire sur fond de crise économique sans précédent, le chef de l’Etat a fait savoir qu’il démissionnerait mercredi. Les protestataires, qui occupent depuis samedi le palais présidentiel, restent prudents.
Le Sri Lanka s’est réveillé ce dimanche avec l’impression d’avoir vécu une journée historique : la veille, le peuple a fait fuir le président. Gotabaya Rajapakse, qui refusait de démissionner malgré plus de trois mois de sit-in, campements et manifestations pour le pousser dehors, a dû prendre la fuite quand une marée humaine a envahi son bureau et sa résidence officielle. Il aurait embarqué sur un navire de la Marine nationale, d’où il a fait savoir – par la voix du président du Parlement – qu’il était prêt à quitter son poste mercredi, le temps d’organiser la transition.
Après deux décennies marquées par la domination de ce clan politique, le dernier Rajapakse à occuper une fonction exécutive semble donc sur le point de quitter le pouvoir. Ce dimanche, les manifestants, qui occupent toujours les résidences officielles du Président et Premier ministre, dégustent leur victoire en invitant leurs concitoyens à visiter ces palais luxueux, et prévoient même d’organiser des diffusions de films et des concerts de musique. Une nouvelle forme d’« occupation », à but ludique et stratégique.
« C’est un peu effrayant comme situation »
La foule a pris les résidences du président et du Premier ministre à Colombo. « Pour l’instant, le Président a dit qu’il démissionnerait, mais ce n’est qu’une déclaration, cela n’a pas été officialisé, explique, prudent, Lahuri Fernando, l’un des coordinateurs.
Le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, a convoqué une réunion d’urgence du gouvernement pour discuter d’une « résolution rapide » de la crise politique en cours. Wickremesinghe, qui est le prochain dans la ligne de succession si Rajapakse démissionne, a invité les dirigeants des partis politiques à se joindre à la réunion, et a également demandé que le Parlement soit convoqué d’urgence pour discuter de la crise, a annoncé son bureau dans un communiqué.
Il s’est ensuite dit prêt à démissionner pour laisser la place à un gouvernement d’union nationale. « Pour assurer la sécurité de tous les Sri-lankais, [le Premier ministre] est favorable à cette recommandation des responsables des partis de l’opposition », ont affirmé ses services dans un communiqué. Une foule de manifestants a également pris d’assaut ce samedi soir à Colombo la résidence du Premier ministre sri-lankais, avant de l’incendier, ont indiqué la police et l’entourage du Premier ministre.
Alors que des centaines de manifestants déambulaient à l’intérieur du palais présidentiel, certains piquant une tête dans la piscine ou s’allongeant dans les chambres de la résidence, d’autres protestataires ont envahi les bureaux de la présidence, situés à proximité, épicentre de la contestation qui dure depuis des mois.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
La puissante sœur du dirigeant nord-coréen s’en prend aux États-Unis à la suite de la visite des envoyés de Biden en Asie
Discussion à propos du post