Le vice-président sortant William Ruto a été déclaré lundi vainqueur de l’élection présidentielle du 9 août, dans une ambiance chaotique marquée par des désaccords au sein de la Commission électorale et l’éruption de violences localisées.
A l’issue d’un scrutin pacifique et d’une interminable attente de six jours, celui qui faisait figure de challenger a cumulé 50,49% des voix contre 48,85% pour son principal rival, l’ancien opposant historique Raila Odinga soutenu par le pouvoir, selon le président de la Commission électorale (IEBC), de laquelle se sont désolidarisés la majorité de ses membres.
Une des plus importantes fortunes du Kenya, cet ancien vendeur de poulets a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle et devient le cinquième chef d’Etat du Kenya. Il était l’ancien bras droit avant d’être déshérité par Uhuru Kenyatta.
A 55 ans, l’ambitieux William Ruto, malgré son statut de vice-président, faisait figure de challenger durant la campagne électorale face à Raila Odinga, 77 ans, le vétérant soutenu par le président sortant au scrutin présidentiel.
La victoire de William Ruto fait toujours la Une des journaux au Kenya. Alors que mardi le candidat de l’opposition Raila Odinga, perdant du scrutin présidentiel, dénonçait les résultats de l’élection, les qualifiant de « parodie » et promettait d’engager tous les recours légaux à sa disposition, ce mercredi, c’était au tour du nouveau président fraîchement élu de s’exprimer. William Ruto a notamment promis de rechercher avant tout l’unité du pays.
« En 2017, nous avions remporté 25 % des voix dans 34 comtés, cette année, ce sont 25 %, mais dans 39 comtés. Ce mandat plus large s’accompagne d’une plus grande responsabilité envers chaque Kényan. Il n’y aura pas de place pour l’exclusion d’une partie de la République du Kenya (…) Tous les Kényans peuvent maintenant retourner à leurs téléphones. Vous n’avez plus besoin d’utiliser WhatsApp, vous n’avez plus besoin d’utiliser Signal, vous pouvez maintenant retourner à vos téléphones normaux. Parce que les menaces de chantage et d’intimidation ont cessé. Je veux promettre au peuple du Kenya que notre administration n’aura rien à voir avec le chantage que nous avons vu, les menaces que nous avons vues, la peur qui a été semée dans le pays« , a dit William Ruto devant les membres de sa coalition « Kenya Kwanza ».
William Ruto a aussi assuré qu’il travaillerait avec « tous les leaders » politiques, promettant un pays « transparent, ouvert et démocratique« .
La vie de William Ruto, commencée dans les zones rurales de la vallée du Rift, dans l’ouest du Kenya, est tout un enseignement. Un modèle de courage et de détermination pour quiconque veut passer de la rue à la présidence de la République.
C’est à l’âge de 15 ans qu’il va porter sa première paire de chaussures après avoir été à l’école primaire pieds nus. Il a également vendu des poulets et des arachides au bord de la route dans les zones rurales de la vallée du Rift.
C’est ce jeune homme téméraire, convaincu que la misère n’est pas une fatalité, va se donner les moyens de changer le visage du Kenya. Réinventer un pays où le taux officiel de chômage des personnes âgées de 18 à 34 ans est de près de 40 %.
William Ruto va donc inventer l’expression « Hustler nation » pour désigner les jeunes qui ont du mal à joindre les deux bouts.
Il se lance dans la politique en 1992, après avoir été encadré, dit-il, par le président de l’époque, Daniel Arap Moi. Il faisait partie des militants chargés de mobiliser les électeurs pour les premières élections multipartites du pays, organisées la même année.
M. Ruto a promis une approche ascendante de l’économie, affirmant qu’elle bénéficierait aux pauvres qui supportent le poids de la crise du coût de la vie qui a frappé le monde.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
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