La République démocratique du Congo accuse le Rwanda de soutenir la rébellion du M23. En guise de protestation, les autorités congolaises ont décidé samedi de suspendre les vols de la compagnie aérienne RwandAir.
Les autorités congolaises ont décidé samedi de suspendre les vols de la compagnie RwandAir pour protester contre le soutien que Kigali apporte, selon elles, à la rébellion du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source officielle.
Des « mesures conservatoires » ont été annoncées dans la nuit, à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil supérieur de la défense présidée par le président Félix Tshisekedi.
« Il a été décidé de la suspension immédiate des vols de la compagnie d’aviation Rwand’Air à destination de la République démocratique du Congo« , a déclaré le ministre Patrick Muyaya, le porte-parole de cette réunion.
« Il a été également décidé de la convocation de l’ambassadeur du Rwanda pour lui notifier la désapprobation totale du gouvernement congolais« , qui qualifie « d’attitude récidiviste » ce nouveau soutien des autorités de Kigali à une rébellion dans l’est congolais déstabilisé depuis plus de 25 ans, a ajouté M. Muyaya.
Pour justifier ces mesures, les autorités de Kinshasa ont affirmé que « des effets militaires trouvés sur place, les images détenues par nos forces armées ainsi que des témoignages de nos populations montrent à suffisance que le M23 (Mouvement du 23 mars, NDLR) est soutenu par l’armée rwandaise« .
Kigali a démenti soutenir ces rebelles. Selon la porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo son pays n’est aucunement impliqué dans ces combats qui relèvent, estime-t-elle, d’un « conflit intra-congolais«
Kinshasa accuse également le Rwanda de vouloir « perturber le processus de paix qui arrive pratiquement à son terme« , engagé par les autorités et des dizaines de groupes armés, sous la médiation du président kényan Uhuru Kenyatta qui assure la présidence tournante de la Communauté des États d’Afrique de l’est.
Le M23, défait par l’armée congolaise en 2013, a été exclu de ce processus après la reprise des combats dans le territoire de Rutshuru. En une semaine, 72 000 civils ont été obligés de quitter leurs habitations pour fuir les violences, ont alerté vendredi des humanitaires et les Nations unies.
La RDC classe le M23 comme « mouvement terroriste »
Le gouvernement de la RDC considère désormais le M23 comme « mouvement terroriste » et a décidé d’exclure définitivement les représentants de cette rébellion du champ du processus de pourparlers de Nairobi, a confirmé le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, à l’issue d’une réunion du Conseil supérieur de la défense présidée par le président Félix Tshisekedi.
Depuis le début de cette semaine, des combats intenses opposent l’armée aux rebelles du M23 qui ont attaqué plusieurs positions de l’armée en territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu.
Les hostilités en cours dans cette partie du pays ont déjà occasionné le déplacement de plus de 30.000 personnes qui ont quitté leur domicile pour se réfugier dans les environs de la ville de Goma, chef-lieu de la province, et d’autres qui ont traversé la frontière avec l’Ouganda, selon des sources humanitaires dans la zone.
Le M23, créé à la suite de la guerre du Kivu (est de la RDC), est composé d’ex-rebelles du Congo national pour la défense du Peuple (CNDP) réintégrés dans l’armée nationale à la suite d’un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec le gouvernement de Kinshasa. Fin
Regard Sur l’Afrique avec AFP
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