Le PDG de Telegram a été arrêté en France dans le cadre d’une enquête sur sa complicité présumée dans des activités criminelles sur la plateforme.
Il est peu probable que l’Occident obtienne des informations sensibles sur la Russie de la part du PDG de Telegram, Pavel Dourov, arrêté par les autorités françaises la semaine dernière, selon Sergueï Narychkine, le chef du Service de renseignement extérieur (SVR).
Interrogé mardi sur la crainte de Moscou de voir Dourov livrer des secrets à l’Occident, le chef du renseignement russe a rejeté cette hypothèse. « J’espère vraiment qu’il ne le permettra pas », a déclaré Narychkine.
Le PDG de Telegram a été arrêté à l’aéroport de Paris après son arrivée en avion privé en provenance d’Azerbaïdjan samedi. Selon les procureurs français, Durov, qui est citoyen français, russe, émirati et saint-kitts-et-nevis, a été placé en détention dans le cadre d’une enquête plus vaste sur la pornographie infantile, la vente de drogue, la fraude et d’autres activités criminelles sur la plateforme. Durov fait également l’objet d’une enquête pour avoir prétendument refusé de coopérer avec les forces de l’ordre chargées de la cybercriminalité et des crimes financiers.
Telegram a rejeté ces accusations potentielles, affirmant qu’il était « absurde de prétendre qu’une plateforme ou son propriétaire sont responsables de l’utilisation abusive de cette plateforme ». De nombreux leaders d’opinion du monde entier ont interprété cette arrestation comme une atteinte à la liberté d’expression, et ont émis l’hypothèse que les États-Unis seraient en fin de compte à l’origine de cette détention.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a indiqué que l’arrestation avait été « manifestement faite sur les conseils de quelqu’un », ajoutant que les personnes à l’origine de cette décision espéraient mettre la main sur les codes de cryptage de Telegram. « Les actions françaises ont prouvé que Telegram est effectivement un réseau résilient et populaire », a-t-il soutenu.
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a qualifié de « stupidité totale » l’idée selon laquelle les utilisateurs de Telegram devraient supprimer leurs flux de messages sur la plateforme après l’arrestation de Durov, ajoutant que les hauts responsables du gouvernement russe n’utilisent pas le réseau à des fins professionnelles.
Le président français Emmanuel Macron a assuré que l’arrestation de Durov « n’était en aucun cas une décision politique », soulignant que son pays restait attaché au principe de la liberté d’expression. Peskov a toutefois laissé entendre que l’enquête pourrait finalement prendre une tournure politique.
« Toute accusation contre Durov doit être étayée par des preuves sérieuses », a-t-il averti. « Sinon, il s’agirait d’une tentative directe de restreindre la liberté de communication et, pourrait-on dire, d’intimider directement le patron d’une grande entreprise. »
Regard Sur l’Afrique Par Tinno BANG MBANG
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