Deux proches de Venancio Mondlane, opposant et candidat à la présidentielle du 9 octobre, ont été tués à bout portant dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 octobre dans la capitale, Maputo. Ces assassinats ont lieu à un moment particulier puisque le pays sort tout juste d’élections importantes. Le 9 octobre 2024, 17 millions de Mozambicains étaient appelés aux urnes pour élire leur députés, leurs gouverneurs de province ainsi que leur nouveau président.
Ces deux assassinats sont intervenus alors que nous sommes à quelques jours de la publication des résultats définitifs des élections générales au Mozambique. L’identité des deux victimes est connue: il s’agit d’Elvino Dias, l’avocat de l’opposant Venancio Mondlane et de Paulo Guamba, un membre du parti Podemos, qui a soutenu la campagne de Mondlane à la présidentielle.
Tués dans leur voiture
Selon l’AFP, des témoins ont affirmé que les deux hommes ont été tués dans leur voiture qui était bloquée dans le centre de Maputo. Ils étaient installés à l’avant du véhicule lorsque deux assaillants ont ouvert le feu. Toujours selon les mêmes témoins, une vingtaine de balles auraient été tirées. Une enquête est ouverte. « Deux véhicules ont bloqué leur voiture. Des individus qui ne sont pas encore identifiés sont descendus et ont tiré plusieurs coups de feu faisant deux morts et une blessée », selon Leonel Muchina, porte-parole de la police.
L’avocat Elvino Dias a été tué alors qu’il se préparait à déposer une plainte pour dénoncer des fraudes lors de ces dernières élections et sur sa page Facebook, il s’est récemment inquiété d’un plan pour l’assassiner.
« Immense tristesse »
L’Ordre des avocats mozambicains fait part de son « choc profond » et de son « immense tristesse » face à « cet assassinat barbare et lâche ». Dans ce même communiqué, il dénonce « l’impunité et le crime organisé qui ont pris le contrôle des institutions » du pays. « Dans un État démocratique fondé sur l’État de droit, l’État de droit doit prévaloir, et c’est ce que défendait Me Elvino Dias. Il n’y a aucun doute, son décès est lié à son activité d’avocat », selon le batonnier Carlos Martins.
Le président du réseau mozambicain des droits de l’homme, Adriano Nuvunga, a également dénoncé ce double assassinat : « C’est le peuple mozambicain qui a été attaqué ici de cette manière ignoble et barbare par un système qui se maintient avec le sang des Mozambicains. Ce combat n’est plus uniquement celui de l’opposition, c’est désormais le combat des Mozambicains pour la justice électorale ».
« Integridade », un groupe d’observateurs de la société civile, a également réagi, estimant qu’il s’agit là d’un « acte d’intimidation » ainsi que d’un « coup clair porté à la démocratie, à la vérité et à la justice électorale » au Mozambique.
RSA avec RFI
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