L’Algérie a décidé, mercredi 8 juin, de procéder à la suspension « immédiate » du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 avec l’Espagne. La décision a été annoncée par la présidence algérienne dans une déclaration, reprise par l’agence officielle, l’APS.
« L’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays », a indiqué la même source.
Cette dernière justifie sa décision par l’attitude du gouvernement espagnol qui a apporté, il y a quelques mois, son soutien au « plan marocain de l’autonomie du Sahara Occidental ». « Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies », a indiqué la même source.
Alger et Madrid traversent, depuis le mois de mars dernier, une véritable crise diplomatique. La décision du gouvernement espagnol de Pedro Sánchez de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, a été qualifiée par les autorités algériennes « de revirement brusque et injustifié ».
En réaction, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de rappeler l’ambassadeur d’Algérie à Madrid. Depuis cette date, la tension entre les deux pays n’a pas baissé. Le 20 avril dernier, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a appelé officiellement au retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid, dans un entretien accordé à la chaîne espagnole Antenna 3.
« Nous espérons pouvoir résoudre ce problème diplomatique dans un court laps de temps. L’Espagne peut entretenir une relation positive et stratégique avec le Maroc et l’Algérie », a-t-il déclaré. Selon lui, la coopération entre son pays et l’Algérie ne se limite pas au secteur énergétique, mais s’étend notamment au domaine sécuritaire et au contrôle aux frontières. « En bref, nous avons une coordination et une collaboration extraordinaires avec le gouvernement algérien», a-t-il déclaré.
Cette déclaration a fait réagir l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et du Maghreb (un poste créé par le président algérien), Amar Belani. « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid sera tranché souverainement par les autorités algériennes », a-t-il déclaré, précisant que cette décision sera prise dans le cadre de « clarifications préalables » et « franches » pour reconstruire une « confiance sérieusement abîmée » sur la base de « principes clairs, prévisibles et conformes au droit international ».
«Ce qui se passe entre Alger et Madrid n’est pas juste un nuage d’automne qui va se dissiper rapidement. Ceux qui parlent d’une colère passagère de l’Algérie, ils ne sont pas en phase avec la réalité », a-t-il précisé.
Alger gèle ses opérations de commerce extérieur avec Madrid
Les banques algériennes ont reçu, ce mercredi en fin de journée, une instruction portant sur le gel de toutes les domiciliations bancaires des opérations commerciales de et vers l’Espagne. Il s’agit de la première mesure prise, côté algérien, dans la foulée de la suspension du traité d’amitié avec l’Espagne, annoncée, aujourd’hui, par la présidence algérienne.
« Suite à la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec le Royaume d’Espagne, il vous est demandé de procéder au gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l’Espagne, à compter de jeudi 9 juin », a indiqué l’association algérienne professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) dans une instruction adressée aux directeurs des banques.
L’instruction portant le numéro 350 exige une « application stricte de cette mesure ». Cette décision pourrait avoir un impact, y compris, sur la vente du gaz algérien à l’Espagne. Pour l’instant, l’ABEF n’a pas donné de précisions sur ce sujet. Pour rappel, la présidence algérienne a décidé, aujourd’hui en fin de journée, de procéder à la suspension « immédiate » du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 avec l’Espagne.
Les autorités algériennes ont justifié cette décision par l’attitude du gouvernement espagnol qui a apporté, en mars dernier, son soutien au « plan marocain de l’autonomie du Sahara Occidental ». «Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies », a indiqué la même source.
Regard Sur l’Afrique et Agence Anadolu Par Aksil Ouali
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