En Chine, la corruption rampante dans l’arsenal nucléaire derrière la purge de l’armée. Plusieurs hauts responsables de l’armée chinoise ont été renvoyés en 2023, notamment dans le corps des missiles : ce dernier serait gangréné par une corruption exceptionnelle selon Bloomberg, qui révèle divers cas de matériel défectueux soulevant des questions sur les capacités réelles des armées de Pékin.
La Chine de Xi Jinping a mené une purge d’une partie des dirigeants de son armée ces derniers mois, remplaçant notamment son ministre de la défense Li Shangfu et le commandant de la force des missiles Li Yuchao.
Neuf responsables militaires, dont quatres généraux de la force des missiles (qui gère l’arsenal nucléaire terrestre chinois), ont par ailleurs été exclus du Parlement le 29 décembre, en parallèle de la nomination de l’amiral Dong Jun comme nouveau ministre de la Défense, selon Libération. Ce remaniement semble spécifiquement lié à la question des missiles, d’après les informations obtenues par Bloomberg.
Selon le média américain, la corruption rampante au sein de la force des missiles a poussé le président chinois à ordonner une purge d’ampleur : Bloomberg cite des cas de missiles « remplis d’eau plutôt que de carburant » ou des silos de missiles dans l’ouest de la Chine avec des couvercles défectueux empêchant un lancement des engins.
Une armée en pleine réforme
Ces incidents ont remis en cause la perception par le leadership chinois des capacités militaires du pays, alors qu’une invasion de Taïwan est apparue comme de plus en plus plausible ces dernières années. L’île dont la Chine revendique le contrôle doit élire un nouveau président le 13 janvier, une étape cruciale des relations entre les deux côtés du détroit de Taïwan.
Parmi les candidats, Lai Ching-te du DPP au pouvoir a déjà été décrit par la diplomatie chinoise comme un « fauteur de trouble », là où Hou You-yi du KMT prône des liens économiques renforcés avec Pékin. Le choix effectué par les Taïwanais pourrait être déterminant pour le futur des deux pays, mais les cas de corruption sont tels que Xi Jinping pourrait être moins enclin à lancer une action militaire d’envergure dans les prochaines années, selon plusieurs officiels américains anonymes cités par Bloomberg.
Les tensions avec les Philippines se sont également accentuées en 2023 autour de zones de la Mer de Chine du Sud comme le Banc Second Thomas, revendiqué par Pékin et Manille. Si la Chine hausse le ton avec plusieurs de ses voisins, les capacités réelles de ses forces armées restent sujettes à caution avec le changement drastique de leadership des derniers mois.
RSA Par Benjamin Laurent
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