En Afrique de l’Ouest, de Laurent Gbagbo à Blaise Campaoré en passant par IBK et maintenant Alpha Condé…On observe la disparition progressive de coup d’état sans raison apparente dans cette partie du continent (Ghana, Togo, Côte d’ivoire, Mali, Niger, Mauritanie… ) pour des coups d’état pour viol de la constitution…
C’est vraiment dommage, puisque les personnes qui ont encouragé les leaders à emprunter la voie du viol constitutionnel « disparaissent » après…
Les putschistes disent avoir capturé le président Condé, la Défense dit les avoir repoussés. La situation est très confuse, et les rumeurs prolifèrent.
Des tirs nourris d’armes automatiques dans le centre de Conakry, des soldats déployés dans les rues, un président introuvable : en proie depuis des mois à une grave crise économique et politique, la Guinée est le théâtre ce dimanche d’une tentative de coup d’Etat mené par des militaires des forces spéciales. Voici ce que l’on sait.
Des tirs nourris et des soldats dans les rues
Des habitants joints au téléphone à Kaloum ont fait état de tirs soutenus. S’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour leur sécurité, ils ont dit avoit vu de nombreux soldats intimant aux résidents de rentrer chez eux et de ne pas en sortir. L’opposition a fait circuler abondamment sur les réseaux sociaux des vidéos tournées selon elle par des résidents à la dérobée et dans lesquelles les rues résonnent de tirs intenses. L’accès à la presqu’île de Kaloum est restreint du fait de sa géographie. Les forces de sécurité peuvent aisément la bloquer.
Les annonces : les putschistes disent avoir capturé Condé, la Défense dément
Peu après 15 heures, les putschistes, membres des forces spéciales, ont annoncé dans une vidéo transmise à un correspondant de l’AFP avoir « pris » le président et « dissoudre les institutions ». « Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions, nous avons décidé aussi de dissoudre le gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes », affirme le lieutenant-colonel Doumbouya en uniforme et en armes dans cette déclaration qui a aussi abondamment circulé sur les réseaux sociaux.
Dénonçant la « gabegie », le lieutenant-colonel, drapé dans un drapeau guinéen, a ensuite réitéré cette déclaration à la télévision nationale peu après 14h00, interrompant les programmes habituels. Mais dans la foulée, le ministère de la Défense a assuré avoir « repoussé » l’attaque des forces spéciales.
Les putschistes ont également diffusé une vidéo du président Condé entre leurs mains. Ils lui demandent s’il a été maltraité, et le chef de l’Etat de 83 ans, en jeans et chemise froissée dans un canapé, refuse de leur répondre. « Le président est avec nous, il est dans un lieu sûr. Il a déjà vu un médecin, il n’a pas de souci », a assuré le colonel Mamady Doumbouya auprès de la télévision française France 24.
La candidature du président Alpha Condé à un troisième mandat le 18 octobre 2020 a provoqué des mois de tensions qui ont causé des dizaines de morts. Définitivement proclamé président pour un troisième mandat le 7 novembre, malgré les recours de ses adversaires, Alpha Condé, en place depuis 2010, est accusé ces dernières années de dérive autoritaire.
Alpha Condé avait fait adopter en mars 2020, malgré une contestation déjà vive, une nouvelle Constitution pour, disait-il, « moderniser (les) institutions » et accorder une plus grande place aux femmes et aux jeunes. L’opposition dénonçait un « coup d’Etat » constitutionnel. Une contestation a été à plusieurs reprises durement réprimée par l’armée qui a à ce jour fait un coup d’état.
Regard Sur l’Afrique correspondant à Conakry
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