Sanctions, munitions, armes et engins de guerre : l’Occident soutient depuis un an l’Ukraine, chaque Etat repoussant toujours davantage les limites qu’il s’était fixées. Pour Karine Bechet Golovko, pas de doute : ils sont parties au conflit.
«En fait, les pays de l’OTAN sont parties au conflit. Ils ont fait de l’Ukraine un grand camp militaire. Ils envoient des armes et des munitions aux troupes ukrainiennes, leur fournissent des renseignements, y compris avec l’aide d’une constellation de satellites et d’un nombre important de drones. Des instructeurs et des conseillers de l’OTAN forment l’armée ukrainienne et des mercenaires combattent dans le cadre de bataillons néo-nazis».
Cette déclaration du Secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nicolaï Patrushev, s’inscrit dans la suite du triste constat fait par les autorités russes ces derniers temps. Oui, nos pays occidentaux sont de facto parties au conflit, qui se déroule en Ukraine par l’axe atlantiste contre la Russie.
Sans qu’aucune déclaration de guerre n’ait été faite, sans que les pouvoirs constitués n’aient été consultés, sans que la souveraineté populaire n’ait été respectée. Les élites globalistes, qui dirigent nos pays, ont eux-mêmes pris cette décision, qui nous engage tous. Et ce, en dehors de tout cadre légal, de toute base institutionnelle, bafouant ces garants de la stabilité de l’ordre constitutionnel dans nos sociétés, qui pourtant se revendiquent des Etats de droit.
Ces dirigeants globalistes, pas forcément élus, ont ainsi lancé deux mouvements, qui renforcent chaque jour l’implication des pays de l’OTAN dans ce conflit en Ukraine : une intensification de l’aide militaire, qui se double d’une déconstruction de l’ordre juridique.
La France forme l’armée de l’air ukrainienne à l’utilisation de Mirages 2000
D’une part, les armes de plus en plus sophistiquées fournies aux forces armées agissant sur le territoire ukrainien, pour repousser les limites d’une guerre formellement sous-traitée par l’Ukraine, obligent à une implication systémique de ces pays. A quoi ça sert d’envoyer des chars, si les militaires ukrainiens ne savent pas les manier ? L’Occident a pris en main la formation : «Ces dernières semaines, les premiers équipages ont commencé leur entraînement sur des Leopard 2A6 en Allemagne et en Pologne, ainsi que sur des Challenger 2 au Royaume-Uni», rapportait ainsi Le Monde.
A ça sert d’avoir des avions de chasse, si l’on ne sait pas les piloter ? La formation sur F-16 est actuellement en discussion aux Etats-Unis, mais aussi en France sur les Mirages : «Elle (la France) l’est encore aujourd’hui en formant des militaires ukrainiens aux avions de combat Mirage 2000, conçus par Dassault Aviation. Depuis plus d’un mois et demi, une trentaine d’entre eux reçoit un apprentissage accéléré sur les chasseurs bombardiers français sur les bases aériennes de Mont-de-Marsan et de Nancy. Selon le ministère de la Défense, la formation des pilotes eux-mêmes n’aurait pas commencé, seulement celle de « personnels militaires aériens »».
Cette décision de formation des militaires ukrainiens sur le sol des pays membres de l’OTAN – et de l’UE, a été prise il y a en fait assez longtemps, certes par les autorités européennes et fut simplement signifiée aux Etats membres. Ainsi, lors de l’audition à huis clos du vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’Union européenne, devant l’Assemblée nationale française le 16 novembre 2022, l’on apprend que dès le début de l’Opération militaire, l’UE a mis en place tout un système d’aide à l’Ukraine.
Ce système au départ basé sur le financement des besoins militaires de l’Ukraine a fini par déboucher sur l’instauration de la mission EUMAM UA, ayant pour objet de former directement les forces militaires ukrainiennes, ce qui doit réduire les coûts – puisque le conflit est prévu pour durer : «Fin août, à Prague, lors d’un Conseil informel des ministres de la Défense, les 27 Etats membres ont convenu de mettre en place une mission de politique de sécurité et de défense commune (PSDC) pour assister et former les armées ukrainiennes.
La décision d’établir une mission d’entraînement nommée European Union Military Assistance Mission (EUMAM) Ukraine a été adoptée un mois et demi plus tard, le lundi 17 octobre, au cours du Conseil des affaires étrangères. (…) L’objectif de court terme pour les Ukrainiens est de mettre sur pied trois nouveaux corps d’armée d’ici mars 2023, pour un volume estimé de 75 000 hommes, afin de pouvoir prendre l’initiative des opérations au printemps prochain.»
RSA avec RT France
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