Les troupes françaises sont prêtes à affronter « les engagements les plus durs », a déclaré le commandant des forces terrestres du pays, alors que le président Emmanuel Macron envisage un déploiement militaire officiel en Ukraine malgré les menaces répétées de représailles de la Russie.
Dans un éditorial publié mardi par le quotidien français Le Monde, le général Pierre Schill, chef des forces terrestres françaises, a déclaré que ses forces étaient « prêtes » si elles étaient sollicitées, et qu’une démonstration de la puissance militaire française « dissuaderait toute attaque contre la France ». «
Macron est à l’avant-garde d’une proposition naissante d’une poignée de pays de l’OTAN visant à discuter de l’envoi de forces alliées en Ukraine dans des rôles de formation et de conseil, mais pas en tant que troupes de combat. Les États baltes d’Estonie, de Lituanie et de Lettonie, ainsi que la Pologne, ont exprimé leur soutien à la position de Paris, bien que les grands États de l’OTAN comme les États-Unis et l’Allemagne s’y opposent.
Schill a déclaré que la France pourrait engager une division de 20 000 soldats dans un délai de 30 jours pour opérer dans le cadre d’une coalition alliée. Paris, a-t-il ajouté, serait en mesure de commander une force d’environ 60 000 soldats composés de troupes françaises et alliées. L’armée française compte quelque 121 000 soldats, dont 24 000 réservistes.
« Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre », écrivait le général, citant un adage latin bien connu. « Les sources de crise se multiplient et comportent des risques de spirale ou d’extension », a ajouté le commandant, sans toutefois faire spécifiquement référence à l’invasion en cours de l’Ukraine.
Les responsables russes ont critiqué à plusieurs reprises toute allusion à une implication plus profonde de l’OTAN en Ukraine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mercredi que « l’idée de Macron d’envoyer potentiellement un tel contingent » était « clairement perçue différemment selon les capitales européennes ». Il a ajouté : « Nous continuons à suivre cette situation de près ».
Le chef du Service de renseignement étranger, Sergueï Narychkine, a quant à lui affirmé – sans fournir de preuves – détenir des informations sur un projet français visant à envoyer 2 000 soldats en Ukraine.
« Il deviendra ainsi une cible prioritaire légitime pour les attaques des forces armées russes », a déclaré le chef des services de renseignement. « Cela signifie qu’il subira le sort de tous les Français qui sont venus dans le monde russe avec l’épée. »
Il n’existe pas encore de projet public de déploiement militaire français ou allié en Ukraine. Le chancelier allemand Olaf Scholz a cependant semblé révéler en février qu’un petit nombre de militaires français et britanniques aidaient les troupes ukrainiennes à cibler les missiles Storm Shadow/SCALP fournis par les deux pays de l’OTAN.
Par Regard Sur l’Afrique
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