L’ex-pape Benoît XVI, âgé de 95 ans est décédé ce samedi 31 décembre 2022. Le pape allemand avait renoncé à sa charge pontificale en 2013.
Gravement malade depuis plusieurs années, l’ancien pape Benoît XVI est mort ce samedi 31 décembre à l’âge de 95 ans. Son successeur, le pape François, avait demandé le 28 décembre dernier que l’on prie pour lui.
Alors que les fidèles se réunissent place Saint-Pierre au Vatican, les hommages des dirigeants affluent du monde entier pour saluer la mémoire du pape émérite Benoît XVI.
De Vladimir Poutine à Emmanuel Macron, les dirigeants du monde et de l’Église ont rapidement réagi samedi 31 décembre à l’annonce du décès du pape émérite Benoît XVI à 95 ans, rendant hommage au « grand théologien » à la « personnalité marquante ».
«Grand Théologien»
Les commentaires sont nombreux dans les médias allemands, son pays d’origine. Le Parlement a mis ses drapeaux en berne. Benoit XVI avait été le premier souverain pontife à prendre la parole au Bundestag lors d’une visite dans son pays en 2011, rappelle notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.
Pour le chancelier Olaf Scholz, le monde a perdu une « figure marquante » de l’Église catholique, le qualifiant aussi de « personnalité combative » et de « théologien intelligent ».
Le président de la république, Frank-Walter Steinmeier, a rappelé que « l’élection d’un pape issu du berceau de la Réforme protestante avait constitué un signal important pour beaucoup de personnes dans le monde entier ».
Premier pape allemand
Il est le premier pape allemand en l’espace de 1000 ans
Né en 1927 en Bavière (Allemagne) Joseph Ratzinger, de son vrai nom, est ordonné prêtre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1951. Il étudie la théologie en Allemagne avant d’être nommé archevêque de Munich en 1977, selon nos confrères de France info. Il gravit les échelons de la hiérarchie catholique, jusqu’à être nommé par le pape Jean-Paul II à la tête de la Congrégation de la doctrine de la foi, un puissant « ministère » du Vatican qu’il dirige pendant 25 ans.
En 2005, à la mort du pape Jean-Paul II, il est choisi comme son successeur. Il est le premier pape Allemand depuis le XIème siècle.
Sa compatriote Ursula von der Leyen a rappelé que le premier pape allemand de l’histoire avait « envoyé un signal fort avec sa démission ». « Il se voyait lui-même d’abord et avant tout comme un serviteur de Dieu et de son Église. Quand sa capacité physique a diminué, il a continué à servir, à travers ses prières », a déclaré la présidente de la Commission européenne. Dans un tweet, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré que sa « sympathie va à la communauté catholique mondiale du monde entier et au Saint-Siège ».
Les chefs d’États européens ont, eux aussi, largement rendu hommage à l’ancien pape. Le président français Emmanuel Macron a salué les efforts de l’ancien pape en faveur d’un « monde plus fraternel » tandis que le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est dit « attristé » de la disparition d’un « grand théologien ».
« Le monde a perdu l’un des plus grands théologiens des XXe et XXIe siècles, un proche collaborateur du Saint Jean-Paul II », abonde de son côté le président polonais Andrzej Duda, en référence au prédécesseur de Joseph Ratzinger au Vatican. Le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sanchez, a, quant à lui, salué « un grand théologien qui s’est dévoué au service des autres, de la justice et de la paix ». Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, fervent catholique, a exprimé sa « profonde consternation » en apprenant la nouvelle de la mort de Benoît XVI.
Hommages de Poutine et Meloni
Pour la Première ministre italienne, Giorgia Meloni l’ex-pape était un « géant de la Foi et de la Raison », ainsi qu’un « grand de l’Histoire que l’Histoire n’oubliera pas ». « J’ai exprimé au Saint-Père François ma participation et celle du gouvernement à sa douleur et à celle de l’entière communauté ecclésiale », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Le patriarche de l’Église orthodoxe russe Kirill a salué la mémoire de l’ancien chef de l’Église catholique de 2005 à 2013, célébrant un « éminent théologien » et défenseur des « valeurs traditionnelles », un concept cher au président Vladimir Poutine. « Je garderai pour toujours des souvenirs radieux de lui », a déclaré le chef d’État russe.
« Attaché à la foi de l’Église et fidèle à sa défense »
Côté religieux, la Conférence des évêques de France a salué « un grand théologien », tout comme l’archevêque de Canterbury, chef spirituel de l’Église anglicane : « Le pape Benoît XVI était l’un des plus grands théologiens de son temps, attaché à la foi de l’Église et fidèle à sa défense », a déclaré Justin Welby dans un communiqué, saluant la démission « courageuse et humble » de Benoît XVI qui « reconnaissait la fragilité humaine qui nous affecte tous ».
Le roi d’Angleterre Charles III, chef de l’Église anglicane, a salué quant à lui les « efforts constants » du pape émérite Benoît XVI pour la paix et le rapprochement des catholiques et des protestants, disant accueillir la nouvelle de sa mort avec une « profonde tristesse ».
Joseph Ratzinger, de son vrai nom, avait renoncé à son poste pour des raisons de santé, après huit années de pontificat. Les hommages sont aussi venus du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a loué son « engagement tenace pour la non-violence et la paix ».
Il hérite d’une Église en crise, secouée par les premières grandes révélations d’affaires d’abus sexuels. Il décide donc de prendre la question de la pédocriminalité dans l’Église à bras-le-corps, mais son action en la matière reste controversé. Son pontificat est également marqué en 2012 par la fuite de documents confidentiels, Vatileaks. Il a quitté sa charge pontificale avant sa mort.
Regard Sur l’Afrique
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