Face à l’afflux de déplacés fuyant les violences contre les civils dans la province de Cabo Delgado, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) alerte sur la nécessité de renforcer le soutien humanitaire aux populations du Mozambique.
Plus de 33 000 personnes se sont déplacées vers le sud du Mozambique au cours de la semaine passée, fuyant l’insécurité à Cabo Delgado, une province du nord du pays, riche en hydrocarbures et en gaz naturel, en proie aux attaques menées par les insurgés islamistes, a déclaré l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Dans un communiqué publié le mardi 17 novembre, l’agence onusienne indique également que le nombre de personnes déplacées dans la région a été multiplié par quatre, passant de 88 000 au début de l’année à plus de 355 000.
Cet afflux de déplacés met « à rude épreuve la capacité du gouvernement et de ses partenaires humanitaires à fournir des abris adéquats, de la nourriture et d’autres formes d’assistance », alerte l’OIM.
« Le logement est l’un des besoins les plus urgents, en particulier avec la saison des pluies imminente. […] Les ressources des communautés d’accueil sont limitées et les familles d’accueil n’ont pas assez de place pour tous les déplacés internes qui arrivent », indique l’Organisation. Ajoutant que « les autres besoins urgents sont la santé, la protection et le soutien psychologique, l’accès aux installations sanitaires, à l’eau et à la nourriture ».
La situation sécuritaire dans la province de Cabo Delgado est de plus en plus préoccupante. « Les informations venues du nord du Mozambique sur la violence contre les civils sont très inquiétantes », déclare Laura Tomm-Bonde, chef de mission de l’OIM au Mozambique.
Dans un récent rapport, l’ONG mozambicaine CIP a répertorié plus de 600 attaques menées par les insurgés islamistes dans les districts du centre et du nord de la province de Cabo Delgado, entre octobre 2017 et octobre 2020. Ces attaques ont fait plus de 2000 morts, dont plus de 60% de civils.
Au début du mois de novembre, plus de 50 personnes ont été décapitées, des femmes kidnappées, et des villages pillés puis incendiés à Cabo Delgado par des militants islamistes affiliés à l’Etat Islamique.
RSA avec Ecofin Par Borgia Kobri
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