Signé le 20 juin 2015, à ses confidents, il glisse que ses larmes ont coulé. Lorsque les rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont signé, le 20 juin à Bamako, l’accord de paix négocié depuis des mois à Alger, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) s’est senti soulagé. À tel point qu’après la cérémonie le président malien est tombé dans les bras de Mahamadou Djeri Maïga, puissant chef militaire de la rébellion peu réputé pour ses élans de tendresse envers le pouvoir central. Les deux hommes se sont chaleureusement embrassés avant de partager ensemble, comme des « frères », l’iftar, le repas de rupture du jeûne en ce mois de ramadan.
Il faut dire que l’accord de paix, signé une première fois par le gouvernement et les groupes armés loyalistes le 15 mai, a été difficile à décrocher. Longtemps accusé de ne rien faire pour régler la situation dans le Nord, durement critiqué en coulisses par ses partenaires régionaux et internationaux, IBK a fini par passer la vitesse supérieure. « Il s’est enfin bougé et a réactivé, en début d’année, son dispositif de négociations, glisse une source ministérielle occidentale. La signature de cet accord ne se serait pas faite s’il n’avait pas été à la manœuvre. »…voilà de ce qui était le narratif de joie en 2015 concernant cet accord…
Aujourd’hui
Pour tenter de redonner vie à l’accord d’Alger les signataires à savoir les représentants des mouvements touarègues et arabes, les groupes armés et le gouvernement se sont retrouvés vendredi à Bamako pour la première fois depuis 11 mois. Cette réunion du comité de suivi de l’accord a été une occasion de ramener les parties à la table de discussions.
Ramtane Lamamra, le ministre algérien des affaires étrangères, s’est félicité des bonnes intentions exprimées ces dernières semaines : u__n certain nombre d’observations ont été faites. Les commentaires qui ont été faits par le représentant du gouvernement ont été satisfaisants dans la teneur et dans la tonalité, et j’ai bon espoir qu’à notre prochaine réunion, nous enregistrons des progrès encore plus significatifs.
Attaye Ag Mohamed, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, principale alliance d’ex-rebelles), a invoqué des mésententes sur des questions particulières tout en appelant à une traduction en actes des engagements pris par les différentes parties: le gouvernement du Mali et les parties ont une nouvelle fois réitéré l’engagement à œuvrer pour la mise en œuvre intégrale et consensuelle de l’accord pour la paix et la réconciliation. Ceci est un message fort, mais nous attendons des actes.
Sept ans après sa signature, l’accord d’Alger censé apporter la paix et la réconciliation au Mali piétine encore et se heurte à de gros désaccords, les plus optimistes privilégient le dialogue qui serait la clé à une sortie de l’impasse.
Les parties prenantes s’étaient réunies en août en dehors du cadre du comité de suivi de l’Accord pour arrondir les angles. Un accord d’intégration de 26 000 ex-rebelles avait alors été annoncé.
Par Regard Sur l’Afrique et Africanews
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