La Cour de justice de l’Union européenne a annulé, mercredi 29 septembre, deux accords commerciaux entre le Maroc et l’UE. Cette annulation intervient à la suite d’un recours des indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
En 2019 entraient en vigueur deux accords commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne. Le premier est agricole et porte sur l’application de tarifs préférentiels aux produits provenant du Sahara occidental. Le second est un accord de pêche qui autorise des navires européens à accéder aux eaux atlantiques, y compris celles adjacentes au Sahara occidental.
Ce mercredi, le tribunal de l’Union européenne a annulé ces accords. Un jugement de première instance qui laisse donc deux mois au royaume chérifien pour faire appel de cette décision. Entre-temps, les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne sont maintenus. Et si le sujet semble purement juridique, il est en réalité éminemment politique.
Le Front Polisario salue « une grande victoire »
Les accords signés entre l’UE et le Maroc l’ont été, côté marocain, au nom du peuple sahraoui. En les signant, le Conseil européen reconnaît donc, de fait, le Sahara occidental comme étant une région du royaume marocain.
Selon certains observateurs, la décision du tribunal européen est une façon de dire au Conseil qu’il est peut-être allé trop vite en besogne. C’est la première fois que l’Union européenne répond favorablement à un recours du Front Polisario. Le groupe a d’ailleurs salué cette « grande victoire ».
Le représentant du Polisario pour l’Europe a également réagit dans un tweet en remerciant le Tribunal de l’Union européenne.
L’UE et le Maroc se sont, de leur côté, engagés à poursuivre leur partenariat commercial. « Nous prendrons les mesures nécessaires afin d’assurer le cadre juridique qui garantisse la poursuite et la stabilité des relations commerciales entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc », ont affirmé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et son homologue marocain, Nasser Bourita, dans une déclaration commune publiée à Bruxelles.
Un décision qui intervient dans un contexte géopolitique tendu
Le conflit entre les indépendantistes du Sahara occidental avec le royaume chérifien avait commencé en 1973.
Rabat considère le Sahara occidental comme partie intégrante de son territoire et propose une autonomie sous sa souveraineté. Cette option est rejetée par le Front Polisario. Ce mouvement lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, qui continue de réclamer un référendum d’autodétermination.
En novembre dernier, Washington avait ravivé les tensions en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Après une opération militaire du royaume chérifien dans la région le 13 novembre 2020, le Polisario avait annoncé la rupture du cessez-le-feu, alors en place depuis 1991.
RSA avec Source
Discussion à propos du post