Au 1er juillet 2010, la MONUSCO a remplacé la Mission de l’organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), en application de la résolution 1925 (2010) du Conseil de sécurité datée du 28 mai 2010. Alors qu’en RDC, une vague de violences contre les Casques bleus s’est répandue ces derniers jours dans le Nord-Kivu, les citoyens africains s’interrogent sur l’action des « soldats de la paix » à travers le continent.
Cette semaine, c’est le spectacle de l’est de la RDC qui laisse transi. Mise à l’index : la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco). Dans la province martyre du Nord-Kivu, des violences anti-Casques bleus apparues à Goma, le chef-lieu, se sont propagées dans d’autres villes de la province comme Beni et Butembo.
Des soldats de la force des Nations unies ont fait feu ce dimanche 31 juillet sur des personnes présentes au poste-frontière de Kasindi, entre la RDC et l’Ouganda, faisant au moins trois morts et quinze blessés.
Réclamant le départ de la mission des Nations unies, des centaines de manifestants ont notamment saccagé et pillé le siège de la Monusco. Le bilan des victimes évolue chaque jour, mais les autorités locales et nationales ont déjà annoncé une quinzaine de morts et une cinquantaine de blessés, au moins. Le décès de trois membres de la Monusco, deux Indiens et un Marocain, a été confirmé.
Des personnels de la Monuc ont été impliqués dans 140 cas d’allégations d’abus sexuels, voire d’exploitation sexuelle. Des Casques bleus ont importé une épidémie de choléra en Haïti, alors qu’aucun cas n’y avait été détecté depuis plus d’un siècle. Et quand les interventions militaires étrangères nationales commencent à être décriées, les forces onusiennes semblent souffrir d’un délit de faciès occidental, quand bien même les visages coiffés d’un casque bleu ont des teints bigarrés. Depuis 2018, la Monusco a ainsi été dirigée par une Algérienne et une Guinéenne. En 2011, la Mission comptait 24 nationalités africaines.
Contacts avec les pays d’origine
« Nous sommes extrêmement choqués et consternés par cet incident grave qui ne vient que raviver ces tensions déjà existantes […] Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, avec les autorités congolaises, pour tirer au clair cette affaire », indique Kassim Diagne, le représentant spécial adjoint pour la protection et les opérations au sein de la Mission de l’ONU. La mission assure en outre que « des contacts ont été établis avec le pays d’origine de ces militaires pour qu’une procédure judiciaire soit initiée urgemment afin que des sanctions exemplaires soient prises dans les meilleurs délais ».
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a quant à lui souligné « avec la plus grande fermeté » la nécessité d’établir la responsabilité de ces événements. Il a par ailleurs approuvé « la mise en détention du personnel militaire mis en cause dans cet incident et l’ouverture immédiate d’une enquête », précise un communiqué.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
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