L’annonce est faite ce mercredi 18 août dans une lettre que l’un de ses avocats, Me Gisèle Eyue Békalé, a attesté l’authenticité. Un an après le coup d’État qui a mis fin à son mandat, Ali Bongo Ondimba rompt le silence. Dans une lettre adressée au peuple gabonais, l’ancien Président annonce son retrait définitif de la vie politique et appelle à la libération de son épouse Sylvia et de son fils Noureddin, emprisonnés depuis les événements d’août 2023.
« Le soir du 29 août 2023 a mis fin à l’exercice de mon mandat de chef de l’État dans des circonstances douloureuses », explique l’ancien chef d’État avant de rajouter : « Je tiens à réaffirmer mon retrait de la vie politique et le renoncement définitif à toute ambition nationale ; je ne souhaiterai jamais constituer, pour le Gabon, un risque de menace, de trouble et de déstabilisation ». L’authenticité de cette lettre a été confirmée par Me Gisèle Eyue Békalé, l’un de ses avocats.
Après plusieurs mois de silence, l’ancien chef d’État, âgé de 65 ans, a admis les « insuffisances » de sa gestion, mais insiste sur le fait que cela ne justifie pas les violences subies par sa famille. Il en assume seul la responsabilité, tant sur le plan social que concernant le fonctionnement des institutions. Il appelle également son pays à « renoncer à la vengeance ». « J’en appelle à l’apaisement, à l’arrêt des violences et des tortures intentées contre ma famille, plus particulièrement mon épouse Sylvia et mon fils Noureddin, et à leur libération, car depuis trop longtemps, ils sont désormais emprisonnés pour des faits dont ils n’ont pas été reconnus coupables », affirme-t-il. Ali Bongo explique qu’il vit dans une situation de contrainte. « Je demeure non libre de mes déplacements et soumis à une surveillance quotidienne ; mes visites dépendent de l’autorisation des militaires ; isolé du monde extérieur, sans communications ni nouvelles de ma famille », écrit-il.
Les accusations qui pèsent contre sa famille
L’ancienne première dame, Sylvia Bongo, 61 ans, et leur fils Noureddin, 32 ans, sont détenus à la prison centrale de Libreville. Le nouveau pouvoir, dirigé par le général Brice Oligui Nguema, les accuse d’avoir abusé de leur position pour accaparer des fonds publics, manipulant un chef d’État affaibli depuis 2018 par un grave AVC. Une situation qu’Ali Bongo déplore : « j’en appelle à l’apaisement, à l’arrêt des violences et des tortures intentées contre ma famille, plus particulièrement mon épouse Sylvia et mon fils Noureddin et à leur libération ; je leur ai imposé tout au long de la vie, bien des épreuves par mes choix ; mais leur emprisonnement et les sévices qu’ils subissent depuis plus d’une année vont bien au-delà de tout ce qu’une épouse et un fils ont à supporter ».
Depuis leur arrestation, le gouvernement de transition n’a fourni que peu d’informations sur l’état de Sylvia et Noureddin ou sur l’avancée de l’enquête. Les avocats français des Bongo ont déposé une plainte en mai à Paris pour « arrestation illégale » et « séquestration aggravée par des actes de torture ». Une première plainte déposée en France avait été classée sans suite en octobre 2023.
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