L’Ethiopie et la Somalie ont toujours eu des rapports conflictuels. La guerre de l’Ogaden entre ces deux pays, qui a eu lieu entre 1973 et 1979, a eu des conséquences catastrophiques pour la Somalie.
La Somalie est un pays très majoritairement musulmans sunnites, contrairement à l’Ethiopie qui compte environ 50% de chrétiens orthodoxes et 40% de musulmans. Le facteur religieux est important car nous voyons aujourd’hui que l’intervention de l’Ethiopie en Somalie en tant que porte-voix de la communauté internationale est liée à la montée de l’islamisme et de la guerre contre le terrorisme qui en découle.
En effet, les deux pays ont une frontière en commun qui est peuplée de chaque côté par la même ethnie : les Somalis. La guerre de l’Ogaden représente très bien les tensions existantes entre les deux pays dans les années qui ont précédées la guerre civile en Somalie. L’analyse de cette guerre et de ses conséquences nous permet de mieux comprendre la situation dans laquelle se trouve la Somalie aujourd’hui et les raisons pour lesquelles l’Ethiopie est partie prenante, bien qu’indirectement, dans ce conflit.
Le 12 août, les délégations d’Éthiopie et de Somalie se réuniront à Ankara dans le cadre du processus de médiation de la Turquie, visant à résoudre le conflit entre les deux pays.
Dans le cadre du processus d’Ankara mené par la Turquie, les délégations d’Éthiopie et de Somalie se réuniront le 12 août dans la capitale. Selon des sources diplomatiques, après que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a adressé une lettre au président Recep Tayyip Erdoğan demandant le soutien de la Turquie concernant le conflit entre l’Éthiopie et la Somalie, le processus a continué avec les efforts de médiation de la Turquie, qui jouit de la confiance des deux pays.
Lors de la visite du ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan en Éthiopie, où il a été reçu par le Premier ministre Ahmed, et à la suite des contacts de haut niveau avec la partie somalienne, il a été décidé que les deuxième pourparlers auraient lieu le 12 août à Ankara au lieu du 2 septembre.
Les sources ont rappelé que, dans le cadre de la continuité du processus diplomatique, les deux pays seront accueillis à Ankara et qu’il sera fait des efforts pour parvenir à un consensus en tenant compte des besoins, des préoccupations et des approches de la Somalie et de l’Éthiopie.
Les efforts de médiation de la Turquie
Après la réception de la lettre du Premier ministre Ahmed, la Turquie, qui a la confiance des deux parties, a commencé les initiatives de médiation sous les directives du président Erdoğan.
Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères Fidan a tenu des discussions avec ses homologues éthiopiens et somaliens et a accueilli les ministres des Affaires étrangères des deux pays à Ankara le 1er juillet.
Des mois plus tard, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont été photographiés ensemble sous l’hospitalité du ministre Fidan. À l’issue de la réunion, les parties ont enregistré, par une déclaration commune, leur intention de résoudre « pacifiquement » le problème qui les oppose et ont promis de se réunir à nouveau à Ankara le 2 septembre.
L’ouverture par la Turquie d’un canal de dialogue durable entre les parties pour résoudre la crise face à l’escalade des tensions dans la région a été saluée par la communauté internationale.
Depuis le 1er juillet, la Turquie a également poursuivi ses contacts avec les pays de la région et a obtenu leur soutien au processus.
Le différend entre l’Éthiopie et la Somalie
L’Éthiopie est le pays avec la plus grande population au monde sans accès à la mer. Après que l’Érythrée se soit effectivement séparée de l’Éthiopie en 1991 et ait acquis son indépendance juridique en 1993, l’Éthiopie a perdu son accès à la mer et a maintenu la question de l’accès à la mer Rouge à l’ordre du jour pour des raisons économiques.
Elle a signé un protocole d’accord en ce sens avec le Somaliland le 1er janvier. Ce protocole a suscité de vives réactions de la Somalie et de la communauté internationale, car il contenait une promesse de reconnaissance du Somaliland.
En réponse, le gouvernement somalien a rappelé son ambassadeur d’Éthiopie après l’annonce de l’accord d’accès à la mer entre l’Éthiopie et le Somaliland.
La Ligue arabe et l’Union africaine ont annoncé qu’elles rejetaient et condamnaient l’accord ouvrant la voie à la « construction de bases militaires et au développement de ports dans la mer Rouge ».
Les ministres des Affaires étrangères de l’Éthiopie et de la Somalie se sont réunis à Nairobi les 9 et 10 mars pour tenter de résoudre la crise entre les deux pays, mais aucune issue n’a été trouvée lors des négociations indirectes menées entre eux.
RSA avec Yenisafak
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