Le tribunal de première instance de Tunis a émis, mercredi 22 décembre 2021, un jugement en première instance par contumace contre l’ancien président de la république, Moncef Marzouki, le condamnant à 04 ans de prison ferme, « avec mise en exécution immédiate », pour le chef de l’inculpation « d’atteinte à la sureté extérieure de l’Etat ».
L’ex-président tunisien Moncef Marzouki, vivant en France et farouche critique du coup de force de l’actuel chef de l’Etat Kais Saied, a été condamné in absentia.
Dans un communiqué du bureau de communication du tribunal de première instance de Tunis, cette affaire porte sur « des liens noués par un Tunisien avec des agents d’un Etat étranger dont la finalité, ou les résultats, sont de porter atteinte à la Tunisie, sur le plan diplomatique ».
« Le jugement a été émis à la date du 22 décembre 2021, et porte en première instance et par défaut, sur l’incarcération de l’accusé pendant 04 ans, avec exécution immédiate », souligne la même source.
La Cour d’appel avait diligenté à la date du 15 octobre une enquête dans les déclarations de l’ancien président, Moncef Marzouki, où il a affirmé qu’il avait œuvré à mettre en échec le sommet de la Francophonie qui était prévu en Tunisie.
« Mandat d’amener international »
Moncef Marzouki qui était à la tête de la Tunisie entre 2011 et 2014 avait exprimé le 12 octobre sur France 24 « des sentiments de fierté », suite à la décision du Conseil de la Francophonie, de reporter le sommet de la Francophonie à l’année prochaine, alors qu’il était prévu les 20 et 21 novembre 2021 à l’Île de Djerba.
Le porte-parole de la Cour d’appel, Habib Torkhani, avait fait état le 15 octobre denier de l’ouverture d’une enquête au sujet des déclarations de l’ancien président de la république, Moncef Marzouki, en France.
Pour rappel, le président de la république, Kaïs Saïed, avait demandé le 14 octobre dernier, lors du premier conseil des ministres du gouvernement Bouden, l’ouverture d’une enquête judiciaire contre « ceux qui complotent contre la Tunisie à l’étranger », affirmant qu’il n’acceptait pas que « la souveraineté de la Tunisie soit mise sur la table des négociations étrangères ».
Saïed avait ajouté que « celui qui complote contre la Tunisie à l’étranger, devra être accusé de complot contre la sécurité de l’Etat à l’intérieur et à l’extérieur ».
Il avait, par ailleurs, décidé de retirer le passeport diplomatique, à celui qui était l’un de ses prédécesseurs à la tête de l’Etat.
Le bureau d’information du tribunal de première instance de Tunis avait indiqué le 04 novembre 2021, que le juge d’instruction chargé du dossier de l’ancien président de la république, Mohamed Moncef Marzouki, a émis un mandat d’amener international à son encontre.
Depuis ce coup de force, M. Marzouki a multiplié les interventions sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux pour appeler à la destitution d’un homme qu’il qualifie de « putschiste » et « dictateur ».
Opposant historique de Ben Ali puis premier président de l’après-révolution (2011-2014), Moncef Marzouki, 76 ans, a longtemps symbolisé le combat pour la démocratie en Tunisie, même si son image s’est brouillée du fait notamment de son alliance controversée avec Ennahdha (parti d’inspiration islamiste).
Des médias locaux ont affirmé que M. Marzouki a été reconnu coupable d’avoir « porté atteinte à la sûreté de l’Etat à l’étranger » et de lui avoir causé un « préjudice diplomatique ».
Par Regard Sur l’Afrique
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