Femi Fani kayode, ancien ministre de l’aviation pendant l’administration de Goodlook Jonathan et Ben Ayade, gouverneur de la région de Cross River State, ont fait une déclaration en direct des médias concernant la gestion de Bakassi par l’État camerounais
Cela fait plus de 20 ans après la résolution de la crise sur la presqu’île de Bakassi. Les Nigérians disent avoir développé leur côté comme promis mais le côté du Cameroun reste encore un calvaire..
La péninsule de Bakassi est riche en pétrole, en gaz et en poissons, un territoire d’environ 1.000 km2 de mangroves dans le golfe de Guinée,
Le Gouverneur de l’Etat du Cross River a dit :
« Si j’étais le président Buhari, j’aurais déjà envoyé les militaires pour assiéger la zone et puis, recupérer cette zone entre les mains des autorités Camerounaises qui n’ont rien fait dans cette localité depuis qu’ils ont gagné le procès et les habitants de cet localité préfèrent être du côté du Nigeria que du Cameroun vu le développement qui se trouve de l’autre côté… »
Bakassi est l’extension de la péninsule de Calabar dans le golfe de Guinée. Ce territoire de 1 000 km2 situé à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun a fait l’objet d’un sérieux contentieux entre les deux pays.
Le conflit de Bakassi remonte à 1885, date à laquelle la Grande-Bretagne et l’Allemagne étaient les puissances tutélaires de ces deux Etats. Le tracé de la frontière entre le Nigeria, alors colonie britannique, et le « Kamerun » allemand s’était toujours perdu dans les eaux proches de cette presqu’île.
Sous la colonisation, le tracé de la frontière a été modifié à plusieurs reprises.
Après l’indépendance du Nigeria en 1960, un plébiscite organisé auprès de la population locale sous l’égide de l’ONU détermine une nouvelle frontière favorable au Nigeria. Mais le différend resurgit en décembre 1993: le Cameroun et le Nigeria s’accusent d’effectuer des incursions sur « leur » territoire et d’y masser des troupes.
Des affrontements armés ont lieu en 1994, puis en 1996.
En 1994, après l’occupation de certains villages par l’armée nigériane, le Cameroun saisit la Cour internationale de justice (CIJ), affirmant que le Nigeria lui avait octroyé en 1975 le Bakassi en remerciement de sa neutralité pendant la guerre du Biafra (1967-1970). Or, cet accord n’avait pas été ratifié par le conseil militaire suprême au pouvoir à l’époque au Nigeria.
Dans un arrêt d’octobre 2002, la CIJ tranche la dispute en faveur du Cameroun, soulignant que l’accord germano-britannique du 11 mars 1913, qui délimitait la frontière entre les deux pays en faveur du Cameroun, reste valide en dépit de toutes les objections de Lagos. Après un nouveau regain de tensions à la mi-2005, le processus diplomatique débouche sur l’accord de Greentree (banlieue de New York) du 12 juin 2006 entre les présidents nigérian et camerounais sous l’égide de l’ONU.
Le 14 août 2006, le Nigeria commence à remettre la péninsule de Bakassi au Cameroun.
L’accord ordonne à l’armée nigériane de se retirer de la péninsule avant le 14 août 2008. Le 12 juin 2006, le Nigeria a accepté de rendre au Cameroun la province de Bakassi. Le retrait s’est déroulé sans heurts à la date prévue.
Les deux pays, par l’intermédiaire de leur ministre de la Justice, ont paraphé le jeudi 14 août 2008 l’accord de rétrocession à Calabar, capitale de l’État nigérian de Cross River, dont dépendait Bakassi. L’accord prévoit que les 30 000 à 40 000 habitants de la péninsule, principalement des familles de pêcheurs nigérians, ont le choix entre un transfert au Nigeria ou un maintien sur place, avec ou sans l’adoption de la nationalité camerounaise.
Le 22 novembre 2007, le Sénat nigérian avait déclaré cette cession illégale et le 31 juillet 2008, saisi par des habitants de péninsule, un juge de la Haute Cour fédérale nigériane d’Abuja avait statué en faveur d’un gel du transfert de souveraineté. Mais les autorités nigérianes sont passés outre ces décisions et ont rétrocédé Bakassi le 14 août 2008.
RSA
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