Violations des droits humains au Cameroun, en Iran et au Bélarus. La résolution européenne a été adoptée par 535 voix pour, 19 contre et 55 abstentions.
- Il est urgent de mettre un terme à la persécution des journalistes au Cameroun et de garantir la liberté de la presse à l’approche de l’élection présidentielle.
- Les députés exigent la fin de la vague d’exécutions en Iran et la libération des prisonniers politiques, y compris les ressortissants de l’UE
- Il faut geler les avoirs de Loukachenko à l’étranger et les utiliser pour soutenir les victimes de la répression au Bélarus
Jeudi, le Parlement a adopté des résolutions sur les droits humains concernant le Cameroun, l’Iran et le Bélarus. Persécution des journalistes au Cameroun, y compris les cas d’Amadou Vamoulké, Kingsley Fomunyuy Njoka, Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad.
Le Parlement condamne les violations systématiques des droits des journalistes par les autorités camerounaises et appelle à garantir la liberté de la presse à l’approche de l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun. Les députés demandent la libération immédiate et inconditionnelle des journalistes Amadou Vamoulké, Kingsley Fomunyuy Njoka, Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad et insistent sur le fait que leurs droits et leur accès aux soins médicaux doivent être garantis. Le Parlement exhorte l’UE et ses États membres à évoquer leurs cas auprès des autorités camerounaises, ainsi qu’à exercer des pressions diplomatiques et économiques pour améliorer le respect des droits humains dans le pays.
Il appelle également à une surveillance active des procès par la Commission européenne, le Service européen pour l’action extérieure et les représentations diplomatiques des États membres, à l’organisation de visites aux journalistes emprisonnés et au renforcement du soutien aux professionnels des médias en danger. Par ailleurs, les députés exigent la fin des procès militaires à l’encontre des civils et l’utilisation abusive des accusations de terrorisme et de diffusion de « fausses nouvelles » contre les journalistes. Ils appellent l’UE à soutenir une mission d’enquête de l’ONU et demandent l’octroi de visas humanitaires pour les journalistes en danger. La résolution a été adoptée par un vote à main levée. La version intégrale du texte disponible ici
Vague d’exécutions en Iran et condamnations à mort des activistes Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani
Le Parlement condamne l’augmentation sans précédent du nombre d’exécutions en Iran, ciblant particulièrement les défenseurs des droits humains, les dissidents, les femmes, les journalistes et les minorités. L’Iran affiche actuellement le taux d’exécutions par habitant le plus élevé au monde, alors que la situation des droits humains dans le pays s’aggrave, affirment les députés. Ils dénoncent la persécution systématique des femmes, des enfants et des minorités ethniques et religieuses, notamment les chrétiens, les baha’is, les Kurdes et les Baloutches. Ils condamnent la confirmation des condamnations à mort des activistes Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, soumis à la torture et détenus dans des conditions inhumaines.
Le Parlement européent appelle le gouvernement iranien à instaurer un moratoire immédiat sur la peine de mort, en vue de son abolition et exige la libération de tous les prisonniers politiques dans les couloirs de la mort, dont Pakhshan Azizi, Wirishe Moradi, Sharifeh Mohammadi et Mahvash Sabet. Les députés condamnent également la diplomatie des otages pratiquée par l’Iran, qui cible notamment des ressortissants de l’UE comme Cécile Kohler, Jacques Paris et Ahmadreza Djalali, et demandent leur libération immédiate.
Les relations entre l’UE et l’Iran ne peuvent s’améliorer qu’à la condition que la peine de mort soit abolie et que les prisonniers politiques, dont certains sont des ressortissants de l’UE, soient libérés, affirment les députés. Enfin, le Parlement réitère son appel à inscrire le Corps des Gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes, à sanctionner les responsables de violations des droits humains et à demander à la communauté internationale de répondre aux tentatives d’assassinat orchestrées par Téhéran à l’étranger contre les opposants au régime. La résolution a été adoptée par un vote à main levée. La version intégrale disponible ici
Risque immédiat de montée de la répression par le régime de Loukachenko au Bélarus – menaces du Comité d’enquête.
Les députés demandent l’arrêt immédiat de la répression politique menée par le régime de Loukachenko, l’arrêt de la surveillance des manifestants et la libération des prisonniers politiques. Ils condamnent le fait que les Bélarusses à l’étranger soient de plus en plus ciblés par la répression du régime et demandent un soutien juridique européen pour les personnes exilées.
Le Parlement réaffirme qu’il ne reconnaît pas Loukachenko comme le dirigeant du pays et considère les poursuites engagées contre les citoyens bélarusses à l’étranger via les « procédures spéciales » du Comité d’enquête comme des violations directes de la souveraineté territoriale des États membres. Les députés plaident pour le développement et la mise en œuvre rapides d’un mécanisme juridique permettant de geler et de confisquer les avoirs et les biens détenus à l’étranger par Loukachenko et son entourage, afin de les réaffecter au soutien des victimes de la répression.
Ils appellent tous les États membres à ignorer les mandats d’arrêt d’Interpol contre les opposants politiques de Loukachenko. Les députés demandent instamment l’imposition immédiate de sanctions personnelles contre les responsables de la persécution et de l’intimidation transnationales, y compris les membres du Comité d’enquête bélarusse.
Ils appellent à un soutien accru aux médias indépendants, aux défenseurs des droits humains et aux organisations de la société civile. Ils soulignent l’importance de contrer les opérations de renseignement bélarusses, d’accélérer les procédures devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité et d’engager les responsabilités nationales par le biais de la compétence universelle. La version intégrale du texte sera disponible ici (03/04/2025).
RSA avec Europarl
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