Qui connait le Pr Justine Diffo au Cameroun ? Et bien, universitaire multi-casquettes, c’est la femme qui milite pour plus d’implication des femmes dans la chose politique.
Dans le système universitaire depuis 25 ans, Pr. Justine DIFFO TCHUNKAM a effectué une bonne partie de ses études à l’Université de Yaoundé jusqu’en 1993. Après la décentralisation des Universités, elle se retrouve à Soa pour faire partie de la première promotion des Moniteurs appelés à l’époque « Chargés de Travaux Dirigés ».
En 1995, elle se rend en France pour des études doctorales à l’Université René Descartes. En 1998, Pr. Justine DIFFO TCHUNKAM obtient un Doctorat en Droit International Economique avec Mention « Très Honorable » et les félicitations du Jury. De retour au Cameroun, elle débute les enseignements à l’Université de Yaoundé II en 1999 et accède au grade de Professeure, Maître de Conférences en décembre 2012.
Parallèlement à son parcours d’Enseignante-Chercheure et Professeure d’Université, Pr. Justine DIFFO TCHUNKAM cumule également plusieurs casquettes. Elle est Directrice des Affaires Juridiques au Ministère de la Communication, Présidente du Conseil d’Administration de l’Observatoire Africain de la Pratique des Affaires et surtout Coordonnatrice Nationale du Réseau More Women in Politics.
Concernant les locales du 9 février prochain au Cameroun, elle vient de faire comme on dit trivialement, jeter un pavé dans la mare.
Dans une sortie, elle exprime son ras-le-bol à l’ endroit de tous les camerounais qui font campagne pour le boycott de ce rendez-vous électoral.
Cette tendance du boycott est portée par le Mrc de Maurice Kamto et le Cpp de Kah Walla. Aux partisans de ces deux formations politiques elle a un message clair. «Je pense que le droit de vote est quelque chose de si important qu’on a pas le droit de jouer avec. Alors, si un camerounais décide d’embrigader le droit de vote à cause de l’ignorance des citoyens, à cause de certaines frustrations, je crois qu’il serait bon de lui retirer la nationalité camerounaise». Explique la militante qui par ailleurs est enseignante d’université.
Il faut revoir cette position
Selon le Pr Justine Diffo aller au vote est un devoir civique et citoyen. «J’aimerai les voir dans 5 ou 10 ans quand il auront besoin du suffrage des Camerounais. Je boirai cela comme du petit lait en leur disant que souvenez-vous de ce que vous avez annoncé auparavant». Poursuit cette dernière. Dans la même lancée, la militante du droit des femmes appelle les partis politiques à revoir leur position.
Ceci avant la date du 9 février. Au passage, elle lance un vibrant appel aux femmes. «Nous les femmes, nous sommes au moins 50% de la population, les jeunes pour lesquels nous nous battons aussi représentent près de 70%. Alors électeurs model, allons tous aux urnes. Zéro boycott, zéro abstention le 9 février 2020».
Créée en 2007, More Women in Politics est une organisation de la société civile qui vise les objectifs suivants : Eveil de la conscience politique des femmes, sensibilisation sur l’importance de l’accroissement du nombre de femmes dans la vie politique et publique au Cameroun, vulgarisation des outils relatifs à la participation politique des femmes et à l’effectivité de leurs droits, renforcement des capacités d’action et d’intervention des femmes en politique et dans l’administration camerounaise et sensibilisation des instances de décision sur la nécessité de fixer des objectifs chiffrés en vue de la réalisation de l’égalité des genres aux postes électifs et publics au Cameroun.
Sous l’impulsion de Pr. Justine DIFFO TCHUNKAM, le réseau More Women in Politics a mis en place un Pool national des « Avocats du Genre », groupe de lobbying et de plaidoyer en faveur de l’effectivité de l’approche Genre dans les processus décisionnels à tous les niveaux et notamment la consécration de la prise en compte du Genre dans le Code électoral.
Elle s’est aussi beaucoup impliquée dans l’accompagnement du leadership et de l’amélioration de la représentativité des femmes dans les sites du pouvoir électif. Ce qui a permis d’obtenir des résultats importants : Passage de 13 % de femmes à l’Assemblée Nationale à 31 % en 2013 et au Sénat de 20 % à 26 % en 2018.
More Women in Politics a également ouvert en septembre 2017, un Centre de Coaching pour le Leadership et Action, cadre permanent de renforcement des capacités, de coaching et de mentoring des leaders féminins en général et des candidates à la compétition politique en particulier.
Par Tinno Bang Mbang
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