L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, a lancé à Abidjan son propre parti politique, le Mouvement des générations capables (MGC), deux ans avant la présidentielle de 2025.
Une ex-première dame à la tête de la Côte d’Ivoire? Simone Gbagbo, a lancé à Abidjan son propre parti politique, le Mouvement des générations capables (MGC), deux ans avant la présidentielle de 2025. Seule candidate, elle a été élue présidente du MGC avec 100 % des voix par plusieurs centaines de délégués de tout le pays, lors d’une assemblée générale constitutive du parti de deux jours, qui s’est achevée samedi.
Elle marque ainsi une franche rupture politique avec l’ancien président Laurent Gagbo, avec qui elle a fondé le Front populaire et ivoirien en 1982 au pouvoir du pays entre 2000 et 2011. Et aux côtés de qui elle gouvernera la Côte d’Ivoire pendant dix ans.
Un parti qui se veut humaniste et progressiste
L’ambition de son parti « humaniste et progressiste, fortement ancré dans la social-démocratie » et dont la devise est « Audace, solidarité, souveraineté », est « de transformer qualitativement les mentalités » pour construire « une Côte d’Ivoire nouvelle et moderne », selon elle.
L’ancienne première dame revient sur la scène politique à la tête du MGC. Avant d’être transformée en parti politique, il s’agissait d’une coalition de mouvements soutenant Mme Gbagbo, créée en septembre dernier, avec déjà dans sa ligne de mire la prochaine présidentielle.
Aujourd’hui âgée de 73 ans, celle qui fut surnommée « la Dame de fer » a formé un redoutable tandem avec Laurent Gbagbo lorsque celui-ci était président de 2000 à 2011. C’est pour leur rôle pendant la crise sanglante, qui avait causé la mort d’environ 3 000 personnes, qu’ils avaient été arrêtés à Abidjan en avril 2011. Celle-ci avait suivi la présidentielle de 2010 et était née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara.
Condamnée en 2015 dans son pays à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », elle a bénéficié en 2018 d’une loi d’amnistie, au nom de la « réconciliation nationale ».
Un mandat d’arrêt lancé puis levé
Laurent Gbagbo, également condamné à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale ouest-africaine pendant la crise de 2010-2011, vient lui de bénéficier d’une grâce présidentielle. Dans la foulée de l’acquittement de son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye en mars 2021 où il était poursuivi de crimes contre l’humanité, le mandat d’arrêt lancé par cette cour contre Simone Gbagbo, a été levé.
Ils suivent désormais une trajectoire séparée depuis le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo en juin 2021 après son acquittement par la CPI. Tout juste rentré après dix ans d’absence au bras d’une autre femme, il a demandé le divorce d’avec Simone, avec qui il a eu deux filles.
Laurent Gbagbo, âgé de 77 ans, a également créé en octobre dernier sa propre formation politique, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), auquel Simone n’a jamais appartenu.
Si cette rupture politique avec l’ex-président fait suite à une rupture d’ordre privée, Simone et Laurent Gbagbo étant en instance de divorce à la demande de ce dernier, la présidente du MGC a toutefois défendu son ancien mari en demandant au président Alassane Ouattara d’amnistier son futur ex-mari au nom d’une réconciliation nationale.
« La grâce présidentielle accordée au président Laurent Gbagbo en lieu et place d’une amnistie aggrave davantage l’atmosphère socio-politique du pays, donc nous ne dirons pas merci à Alassane Ouattara. » a ajouté Simone Gbagbo, présidente du Mouvement des générations capables.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
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