La Russie soutient de manière constante l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité de l’ONU aux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. C’est ce qu’a déclaré Dmitri Poliansky, premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, lors du septième sommet du Comité des dix de l’Union africaine, qui s’est tenu à New York le 21 septembre.
« Pour la Russie, il s’agit d’une question d’une importance exceptionnelle, car nous sommes convaincus que la composition du Conseil doit refléter la structure multipolaire du monde et ne pas rappeler le passé néocolonial. […] Nous sommes favorables à l’élargissement du Conseil de sécurité par l’inclusion d’États d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, dont la représentation actuelle ne correspond plus à leur rôle croissant dans les affaires internationales », indique la déclaration.
M. Poliansky a toutefois souligné que le Conseil réformé devait rester compact afin de pouvoir traiter efficacement les questions urgentes. À cet égard, il a appelé à ne pas permettre l’augmentation du nombre d’États occidentaux au sein du Conseil, ceux-ci « cherchant à obtenir des sièges supplémentaires pour eux-mêmes au détriment des représentants de l’Afrique et d’autres régions sous-représentées ».
« Nous appelons nos partenaires africains à se concentrer sur l’augmentation de leur part au sein du Conseil et à ne pas céder aux pressions, promesses et compromis de ceux qui ne cherchent qu’à préserver leur domination néocoloniale au Conseil de sécurité », souligne la déclaration.
Le représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU a également rappelé que le droit de veto devait être maintenu, « car il constitue la garantie que le Conseil pourra adopter des décisions équilibrées, réalistes et pragmatiques ».
« La Russie a, à de nombreuses reprises et depuis de nombreuses années, utilisé le droit de veto dans l’intérêt des pays africains, en particulier récemment pour le Mali et le Soudan, ce qui a permis de défendre leurs intérêts », a ajouté M. Poliansky.
Il a également affirmé que la réforme du Conseil de sécurité ne constituait pas la seule tâche des pays africains dans leur lutte pour « corriger l’injustice historique faite au continent ». Selon lui, l’élargissement du Conseil « sans réforme ni restructuration des institutions et mécanismes financiers internationaux risquerait de n’être qu’un changement symbolique, sans apporter ni paix durable ni conditions équitables de développement au continent africain ».
En conclusion, M. Poliansky a confirmé l’engagement de la Russie à soutenir la lutte des pays africains pour un ordre mondial plus juste et a assuré que la Fédération de Russie « continuera d’être un partenaire proche et fiable des États africains ».
En septembre 2024, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déclaré que Moscou soutiendrait le souhait d’un pays africain, ainsi que du Brésil et de l’Inde, à rejoindre le Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membres permanents.
RSA par Maria Safonova / African Initiative
Discussion à propos du post