Au moment où la Turquie confirme son intention d’envoyer ses troupes en Libye et où Khalifa Haftar demande solennellement au Président égyptien de lui fournir des forces terrestres en prévision d’une confrontation armée avec son frère-ennemi de Tripoli, Fayez Al-Sarraj, le monde guette le moindre mouvement de l’armée algérienne qui ne compte pas laisser éclater une guerre à ses frontières sans réagir.
La chaîne d’information officielle saoudienne Al-Arabiya a, en effet, indiqué que les forces armées algériennes «sont en état d’alerte maximale sur les frontières avec la Libye» et que le nouveau Président, Abdelmadjid Tebboune, a «laissé ouverte» la réunion du Haut Conseil de sécurité (HCS) qu’il a convoquée dès sa prise de fonctions et au lendemain de son discours d’investiture durant lequel il a clairement signifié que l’Algérie «n’acceptera pas d’être écartée du règlement de la crise libyenne». «Tebboune veut parer à toute éventualité au vu de l’accélération des événements en Libye et de la décision de la Turquie d’envoyer des troupes pour soutenir le gouvernement d’Al-Sarraj», a précisé la chaîne saoudienne.
«L’escalade en Libye a fait bouger l’Algérie, qui partage avec ce pays la deuxième plus longue bande frontalière après l’Egypte», a souligné Al-Arabiya, en indiquant que «le nouveau Président algérien s’emploie à réactiver le rôle de l’Algérie dans les dossiers régionaux après une période de léthargie qui a duré plusieurs années».
«La position officielle de l’Algérie par rapport au conflit libyen n’a pas changé. L’Algérie essaye de se maintenir à équidistance de tous les belligérants, mais l’entrée en jeu de la Turquie de façon directe a poussé l’armée algérienne à mettre en place un plan d’urgence pour faire face à tout imprévu», a encore commenté la chaîne des Al-Saoud qui se positionnent du côté de Khalifa Haftar aux côtés de leurs alliés émirati et égyptien.
Pour Al-Arabiya, «une mobilisation sans précédent des forces armées algériennes est constatée le long des frontières est de l’Algérie», de même qu’une «inquiétude officielle grandissante quant aux conséquences graves de toute intervention militaire sur la sécurité et la stabilité de la région».
«Malgré les défis des réformes politiques internes que le nouveau Président doit affronter, le dossier sécuritaire s’est imposé comme une de ses toutes premières priorités. La réunion maintenue ouverte du Haut Conseil de sécurité est un signe que l’armée algérienne s’apprête à affronter toute menace qui découlerait de l’envoi par la Turquie de ses troupes sur le territoire libyen», a conclu l’envoyé spécial d’Al-Arabiya aux frontières algéro-libyennes.
Par Regardsurlafrique avec AP
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