Le chancelier allemand a entamé dimanche une visite dans trois pays africains : le Sénégal, le Niger et l’Afrique du Sud. Au menu, des questions de coopération économique et de sécurité. Avec tout d’abord, la recherche pour Berlin de nouveaux approvisionnements en gaz. Et en toile de fond, la guerre en Ukraine.
Le chancelier allemand a entamé dimanche une visite dans trois pays africains : le Sénégal, le Niger et l’Afrique du Sud. Au menu, des questions de coopération économique et de sécurité. Avec tout d’abord, la recherche pour Berlin de nouveaux approvisionnements en gaz. Et en toile de fond, la guerre en Ukraine. « En guise de mesure de rétorsion contre les pays de l’OTAN pour leur soutien à Kiev, Moscou n’en finit pas de faire de ses gazoducs une arme de destruction économique, relève L’Observateur Paalga à Ouagadougou. D’où cette course effrénée des alliés de l’Ukraine vers la diversification de leurs sources d’approvisionnement. (…) La recherche de nouvelles routes du gaz a donc conduit l’Aigle allemand à faire du Sénégal une solution de rechange au chantage de l’Ours russe. En effet, le pays de Léopold Sédar Senghor partage avec son voisin mauritanien un important champ gazier dont les réserves sont estimées à environ 1.400 milliards de m3 et dont les premières livraisons sont attendues, côté sénégalais, en 2023. Mieux, le président Macky Sall a assuré son hôte de l’engagement du Sénégal à approvisionner le marché européen. »
Niger : un partenaire « compatible »
Deuxième étape du chancelier allemand : le Niger…
« Officiellement, on a parlé sécurité et dans une certaine mesure lutte contre l’immigration irrégulière, pointe Ledjely en Guinée. Mais il est de plus en plus admis que les pays occidentaux, préoccupés par la présence de Wagner au Mali, voudraient se servir du Niger pour freiner cette visée expansionniste du Kremlin. » Et le président Bazoum « passe pour un partenaire compatible pour les pays européens notamment. Dans un contexte de contestation de plus en plus généralisée de l’Occident au Sahel, le Niger devrait servir de laboratoire d’expérimentation de modèles de partenariats qui puissent mieux passer aux yeux des Africains. »
L’opération Gazelle prolongée
Pour Aujourd’hui à Ouaga, « ce séjour nigérien du chancelier allemand est la marque que ce pays est aligné sur la Communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel que mène le Niger, en collaboration avec la France et d’autres pays africains. Barkhane et Takuba ont le feu vert de l’Allemagne et l’opération Gazelle, opération de formation spécifiquement allemande, basée à Tillia, laquelle est une réussite de l’avis des soldats nigériens, Gazelle, donc, va connaître une rallonge temporelle : elle se poursuivra au-delà de décembre prochain. (…) La coopération sécuritaire Allemagne-Niger se porte donc à merveille, insiste Aujourd’hui, et ce séjour met également en exergue le fait que Mohamed Bazoum n’a pas ‘vendu’ le Niger à la France, mais qu’il coopère sécuritairement avec les Etats-Unis, le Canada, la France, et tous ceux qui peuvent appuyer le pays à combattre le terrorisme au Sahel, tout en précisant qu’il ne s’agit pas de substituer les militaires étrangers à ceux du Niger, mais de les aider, par des formations comme Gazelle, ou par des couvertures aériennes. »
La nécessité d’un front commun
« Olaf Scholz renforce l’espoir au Niger dans la lutte contre le terrorisme », lance WakatSéra . « Une fois de plus, pointe le site d’information burkinabé, revient au goût du jour l’importance pour les nations de faire front commun contre un ennemi qui frappe sans répit dans une guerre totalement asymétrique qu’il impose à ses vis-à-vis. Aucun pays seul, quelle que soit la puissance de feu de son armée, ne sera en mesure de vaincre l’hydre terroriste. (…) Et c’est cette vision de coopération dans le développement et la lutte contre l’insécurité partagée par Olaf Scholz et son hôte nigérien Mohamed Bazoum qui fait recette aujourd’hui. En témoigne la contribution aérienne de la force française Barkhane et de l’armée nigérienne, qui a donné récemment un coup de pouce aux soldats burkinabè du détachement de Bourzanga dans le centre-nord, pour neutraliser plus de 40 terroristes (…). »
Toutefois, tempère WakatSéra, « le seul bémol qui douche l’enthousiasme des acteurs de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, c’est bien le comportement cavalier et suicidaire de la junte militaire au pouvoir à Bamako, elle qui, tout en composant avec la société de sécurité privée russe Wagner, vient de retirer le Mali du G5 Sahel, pendant que les forces française Barkhane et européenne Takuba se voient obligées de quitter les berges du Djoliba. »
RSA avec RFI
Discussion à propos du post