Après 20 ans de partenariats, l’Afrique et son plus grand partenaire commercial font le bilan de leur relation, mais vont aussi aborder les points-clés des années à venir.
Le commerce et la sécurité sont au programme du sommet Chine-Afrique qui s’est ouvert dimanche 28 novembre à Dakar, au Sénégal. En ouverture de ce Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall, a ainsi dit espérer que la Chine apporte son soutien dans la lutte contre l’insécurité au Sahel, où plusieurs pays sont déstabilisés par les activités des groupes jihadistes.
S’exprimant devant la presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi, Aissata Tall Sall a dit espérer que la Chine serait « une voix forte » dans le combat contre le terrorisme dans la région du Sahel.
« Nous voudrions que la voix de la Chine, compte tenu de son influence, soit une voix forte pour soutenir le Sénégal et tous les pays engagés dans le problème de l’insécurité au Sahel », a-t-elle déclaré.
La ministre a souligné que les armées de la région déployées au Sahel – dont le Sénégal fait partie – ont besoin de « beaucoup plus encore de moyens juridiques pour pouvoir combattre contre les terroristes et contre l’irrédentisme ».
Le Forum sur la coopération sino-africaine s’ouvre ce lundi 29 novembre au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD), à Diamniadio, à 30km au Nord de Dakar, capitale du Sénégal.
Thèmes, enjeux et programme du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC)
Le thème général du FOCAC est le suivant : «Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé entre la Chine et l’Afrique, dans la nouvelle ère». Présidé conjointement par le président Macky Sall et son homologue XI Jinping (en distanciel), cette rencontre voit de fortes délégations africaines affluer à Dakar.
La Chine, qui a envoyé son ministre du Commerce Wang Wentao et son ministre des Affaires étrangères Wang Yi, à Dakar, investit principalement dans les domaines de l’industrie, des mines, de la construction et des transports. Fin 2020, selon les autorités chinoises, 43 milliards de dollars auraient été injectés sur le continent via des entreprises chinoises. 3 500 se seraient implantées. Les entreprises chinoises ont construit ou modernisé plus de 10 000 kilomètres de chemin de fer et près de 100 000 kilomètres de routes en Afrique rappelait le porte-parole de la diplomatie chinoise vendredi.
Lors d’une première rencontre entre la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall et son homologue chinois, Wang Yi, celle-ci a appelé au soutien de Pékin dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Sur la question de la dette, les chiffres varient et il est difficile de connaître l’ampleur exacte des créances des Etats africains. Entre 2000 et 2019, la Chine aurait prêté aux pays du continent 153 milliards d’euros selon la China africa research initiative. Mais cette créance est très variable d’un Etat à l’autre. L’Angola à lui seul cumule 30% de cette dette. Depuis 2016, les montants des prêts sont en baisse. Et ces derniers mois, la Chine a accepté d’effacer ou de réévaluer la dette de certains Etats.
De nombreux observateurs évoquent le « piège de la dette chinoise » et brandissent la menace de la saisie d’infrastructures. La semaine dernière, la rumeur de la saisie possible de l’aéroport ougandais a agité les réseaux. Sur Twitter l’ambassade de Chine à Kampala interroge : « Quels projets chinois en Afrique ont été confisqués ? AUCUN ! », assure-t-elle.
Mais compte tenu du poids de la dette de certains Etats, les prêteurs chinois ont de toute façon une approche plus sélective des projets. La taille et le montant des investissements dans les nouvelles routes de la soie seront « ajustés » comme disent les diplomates en fonction des risques et de la viabilité des différentes propositions avancées.
Par Tinno BANG MBANG
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