Les républicains se rallient à l’ancien président Donald Trump contre ce qu’ils perçoivent comme une agression contre les États-Unis, notamment à la frontière américano-mexicaine où chaque année des millions de migrants illégaux affluent dans le pays.
Après une victoire retentissante aux primaires dans l’État du New Hampshire, l’ancien président américain Donald Trump se rapproche d’un deuxième affrontement électoral avec le président sortant Joe Biden.
Sans grande surprise, Trump a remporté une victoire écrasante contre Nikki Haley au New Hampshire le 23 janvier, ce qui fait de lui le premier candidat républicain à la présidence à remporter la course dans l’Iowa et le New Hampshire depuis que les deux États ont commencé à figurer en tête du calendrier électoral en 1976.
En ce qui concerne Haley, qui a dépensé 30 millions de dollars dans un effort pour prendre l’État du granite, elle a obstinément refusé de reconnaître sa défaite, croyant en ses chances de gagner dans son État natal, la Caroline du Sud, le 24 février. Pourtant, l’ancienne ambassadrice des Nations unies aura besoin de beaucoup plus que du temps et de l’argent pour renverser l’Homme orange [un des surnoms de Trump] dont le culte de la personnalité et le message politique durable se sont révélés inébranlables face à des attaques nombreuses et acharnées. Sauf extraordinaire imprévu, Donald Trump sera le candidat des républicains.
Des obstacles presque insurmontables
Malgré des obstacles presque insurmontables, Trump – qui fait face à 91 chefs d’accusation dans cinq procès – a réussi à rassembler une grande partie du Parti républicain dans son camp MAGA (Make America Great Again) tout en gardant les loups à distance. Pour un homme de 77 ans, ce n’est pas un exercice physique et mental anodin.
Dans le même temps, sa base, qui lui est fièrement loyale, est d’avis que les démocrates, en essayant de monter en épingle la prétendue «insurrection» du 6 janvier 2021, se lancent dans la pire ingérence électorale et la pire campagne d’intimidation jamais dirigées contre un candidat à la présidentielle. En réalité, Trump est le premier et le seul ancien président à être inculpé de charges criminelles, et de nombreux républicains ne voient pas cela comme un accident. Ce que les démocrates ont compris trop tard, c’est que ces attaques n’ont servi qu’à renforcer la crédibilité de leur rival.
Pour les partisans de MAGA, l’année 2024 représente plus qu’un nouveau déplacement vers les urnes, elle est un ultime effort pour sauver leur pays notamment sur le front géopolitique où ils veulent voir une posture plus isolationniste. Cependant, la politique étrangère a joué un rôle crucial dans le New Hampshire alors que la faction néoconservatrice dirigée par Nikki Haley, qui représente l’aile militante de McConnell-Cheney au Parti républicain, tente de rester dans la course.
Tensions internationales
À la grande joie de l’industrie de défense, le cycle de l’élection présidentielle a lieu à un moment très instable sur la scène internationale, où des conflits militaires – avec la participation de puissances nucléaires – font rage tant au Proche-Orient qu’en Europe de l’Est. De nombreux républicains ont du mal à imaginer Haley près des leviers du pouvoir à un moment aussi dangereux. Au moins, Trump peut dire qu’il a tenu les États-Unis à l’écart de tout nouveau conflit militaire pendant les quatre années de sa présidence, un exploit rare en considérant les standards américains modernes.
Sur la question de la défense nationale, il est également nécessaire de mentionner l’ennemi juré de Trump, le président américain Joe Biden, qui a remporté une victoire déjà écrite dans le New Hampshire. Incontestablement, le plus grand point de désaccord entre le camp MAGA et le dirigeant américain est la situation à la frontière américano-mexicaine où chaque année des millions de migrants illégaux affluent dans le pays au détriment de la sécurité et des ressources financières.
Ce mois-ci, le gouverneur du Texas Greg Abbott a tenté d’arrêter cette folie en installant des clôtures barbelées le long du Rio Grande. Ces efforts ont été très rapidement balayés par la Cour suprême qui est supposée pencher en faveur des républicains. Voici ce que Trump avait en tête lorsqu’il a déclaré lors de la campagne électorale qu’il serait le «dictateur d’un seul jour» s’il était élu président. Tout comme Joe Biden, qui a agi en véritable César au premier jour de sa prise de fonction, en signant des dizaines de décrets sans la sanction du Congrès, Trump, s’il en a l’occasion, va aussitôt abroger ces mêmes décrets dans le cadre de la lutte pour le pouvoir à Washington DC qui ne s’arrête jamais. Mais les États-Unis ont-ils vraiment besoin d’un dictateur au Bureau ovale tous les quatre ans?
Biden a étranglé l’économie américaine
Et puis, il y a l’économie que l’administration Biden a délibérément étranglée en supprimant d’un seul coup la meilleure chance pour le pays d’atteindre une indépendance énergétique. Une des premières décisions de Biden en tant que président a été d’arrêter la construction du pipeline Keystone XL, l’affaire emblématique des quatre ans de la présidence Trump. Permettre la fourniture ininterrompue de pétrole en provenance du Canada aurait fortement stabilisé l’économie américaine tout en contribuant à réduire la nécessité d’une forte présence militaire américaine au Moyen-Orient, ce que les lobbyistes du secteur de la défense n’accepteraient jamais. Quant aux démocrates, cependant, ils estiment que le compromis en vaut la peine s’il s’agit de sauver la planète du fléau du changement climatique.
Avec ces problèmes et bien d’autres encore plus urgents sur la table, la plus grande question à laquelle sont peut-être confrontés les États-Unis à l’approche de la phase finale de l’élection présidentielle est de savoir si le pays pourra préserver son unité jusqu’au 4 novembre.
Africa24monde avec RT en français par Robert Bridge, écrivain et journaliste américain. Il est l’auteur de Minuit dans l’Empire Américain, Comment les corporations et leurs serviteurs politiques détruisent le rêve américain.
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