Certains réfugiés veulent rentrer en Ukraine et retrouver leurs proches, malgré l’invasion russe qui déchire encore le pays. Le phénomène n’étonne pas non plus Dominika Pszczółkowska, politologue affiliée au Centre de recherche sur la migration de l’Université de Varsovie. « Dans les dernières semaines d’avril et au début de mai, de 16 000 à 21 000 personnes par jour ont franchi la frontière de la Pologne à l’Ukraine.
Certains jours, il y a même davantage de personnes qui arrivent en Ukraine que l’inverse. Après un important flux de réfugiés vers la Pologne en février et mars, le nombre [d’arrivées] est plus ou moins stable », décrypte-t-elle. Une vague inversée qui s’expliquerait surtout par le retrait des troupes russes dans la région de Kiev, puisqu’elles se cantonnent désormais dans l’Est et le Sud ukrainien. Si les Ukrainiens savent pertinemment que personne n’est à l’abri de bombardements sournois, même dans l’ouest du pays, beaucoup font le risque calculé d’un retour au pays.
Devant le poste-frontière de la ville de Medyka, dans l’est de la Pologne, la queue pour repartir en Ukraine est trois fois plus longue que celle pour venir en Europe. Les bénévoles s’accordent sur la raison de ces retours : la plupart des Ukrainiens veulent simplement rentrer chez eux, retrouver leurs proches. Même s’ils ne pensent pas nécessairement que la vie est plus sûre maintenant qu’il y a deux mois.
Ces nouveaux flux sont visibles dans les centres pour réfugiés proches de la frontière ukrainienne. À quelques kilomètres de Medyka, dans la ville de Przemyśl, le centre commercial désaffecté de Tesco a été reconverti en centre d’accueil. L’occupation des lits y a diminué de 80%, par rapport à ce qu’elle fut au début de la guerre. « Début mars, les gens dormaient pratiquement les uns sur les autres, on atteignait les 1500 personnes par nuit. Il y a deux semaines, on était à peine 300 », souligne Gabe, un bénévole américain.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
Discussion à propos du post