Cette affirmation a peut-être l’air fantaisiste et pourrait même frôler l’exagération pour certains mais ne nous y trompons pas. Il s’agit d’une réalité fort heureusement. Il est bien préférable d’être en face d’une situation qu’on peut influencer par ses attitudes et ses actions que d’être un spectateur impuissant face à notre propre déchéance.
La question du développement du Cameroun est un sujet qui nous concerne tous. Tous les maillons de la chaîne des opérateurs économiques sont concernés : les ménages, les entreprises, les organismes publics et privés, etc.
Pour mieux analyser et comprendre la problématique du développement du Cameroun, chacun de nous devrait s’interroger sur ses habitudes de consommation et d’investissement. Rappelons ici que la consommation et l’investissement sont les deux moteurs de la croissance économique d’un pays.
Force est de constater combien nous accordons de la valeur aux marques étrangères dans tous les domaines de la chaîne de consommation : l’agroalimentaire, le vestimentaire, la cosmétique, etc. c’est d’ailleurs devenu une mode et un symbole de prestige dans notre environnement ou l’on se considère comme privilégié en consommant les marques étrangères et pas des moindres.
Nous avons nourri des pensées selon lesquelles les « blancs » sont meilleurs que nous par conséquent c’est ce qui vient de l’étranger qui est bon pour notre consommation. Malheureusement ces habitudes de consommation ont creusé et continu de creuser notre déficit économique. Les statistiques sont alarmantes et nous interpellent tous chacun à son niveau.
D’après l’Institut Nationale de la Statistique (l’INS), en 2019 le déficit de la balance commerciale s’est d’avantage creusé dont une variation négative de 20% par rapport à l’année 2018. Et d’après l’INS cette situation résulte d’une hausse des importations de 13,5% par rapport à l’année 2018.
Face à cette problématique, la question la plus efficace que l’on puisse se poser c’est : Que puis-je faire personnellement pour inverser cette tendance ? Si cette question devient la préoccupation de chaque camerounais, nous pouvons changer cette situation. Il suffit de produire et de consommer camerounais !
Inverser cette tendance ne se fera pas en un jour, c’est un processus continu qui fait premièrement appel à notre prise de conscience ; chaque fois que nous achetons un produit ou un service « Made in Cameroon » nous contribuons à la croissance économique de notre cher pays et nous soutenons directement ou indirectement le compatriote responsable de la marque et l’encourageons à faire mieux pour nous satisfaire d’avantage. Il est certes question de qualité mais il est d’avantage question de notre évolution.
La chine, 2e puissance mondiale est le premier consommateur de ses propres produits. Le Nigeria qui est le pays le plus développé de l’Afrique de l’ouest ne jure que par le « Made in Nigeria » pour ne citer que ceux-là car la liste est longue. Nous ne pouvons pas prétendre être les candidats à la course au développement sans aimer et consommer ce que nous produisons nous même. Nos autorités l’ont déjà compris et ont mis sur pieds des programmes d’appui sur plusieurs plans pour l’accompagnement des PME « Made in Cameroun » particulièrement dans le domaine de l’agroalimentaire.
Actuellement, la contribution des PME « Made in Cameroon » à la formation du PIB (produit intérieur brut) est seulement de 28%, l’objectif du Cameroun, l’a rappelé le Secrétaire Général de MINPMEESA lors de la 1ère édition des journées nationales de réseautage des PME du 02 au 03 novembre 2020, est de porter ce taux au moins à 38 %. Cet objectif est le nôtre. Chacun de nous a un rôle important à jouer quel que soit son niveau. Prenons en donc conscience dès maintenant et faisons de nos habitudes de consommation et d’investissement, des outils pour le développement de notre cher pays le Cameroun.
Regard Sur l’Afrique Par Gisèle OWONA
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