Brahim Ghali, leader du Polisario reçu en grande pompe en Tunisie par Kais Saed à la veille de l’ouverture du Forum Ticad Afrique-Japon de Tunis. Les réactions ont été immédiates après l’accueil digne d’un chef d’Etat réservé par le président tunisien Kais Saïed au chef du Polisario à la veille de l’ouverture du Forum Ticad Afrique-Japon dans la capitale.
Brahim Ghali, chef du Polisario a été reçu vendredi par Kais Saied au palais de Carthage avant le Ticad (Tokyo International Conference on African Development) organisé samedi et dimanche à Tunis.
La république Sahraouie est invitée officiellement au Ticad en tant que membre fondateur de l’union africaine.
Après avoir retiré son ambassadeur à Tunis en signe de protestation à l’invitation du chef du Front Polisario Brahim Ghali au Forum économique Japon-Afrique qui vient de se dérouler, Rabat multiplie les gestes de mécontentement et les positions hostiles. Les secteurs de la société civile proches des autorités s’en mêlent et critiquent la Tunisie.
Les clubs de volley-ball marocains ne participeront ni au championnat arabe ni au championnat africain des clubs, deux compétitions qui auront lieu à Tunis en septembre et octobre prochain.
Le Maroc ne digère pas que le président Kaïs Saïed fut lui-même à l’aéroport pour recevoir en personne Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, et lui dérouler le tapis rouge. Cette invitation est en fait la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. À Rabat, on considère que depuis l’arrivée de Kaïs Saïed au pouvoir, la politique tunisienne sur le Sahara occidental a changé. La Tunisie est clairement sous pression algérienne, pense-t-on à Rabat.
Durant les dernières 48 heures, l’union des magistrats, les avocats, la presse et l’Union des écrivains marocains, pour ne citer qu’eux, ont dénoncé dans des communiqués le geste tunisien. Une « stupidité diplomatique » dénonce ainsi le communiqué de l’Union des écrivains. Quant aux réseaux sociaux, ils se déchainent, et certains appellent même au boycott des produits tunisiens.
En Tunisie, le syndicat de la presse regrette « la campagne de dénigrement que les médias marocains sont en train de mener contre la population et les institutions tunisiennes ». Plusieurs partis politiques critiquent la position de Kaïs Saïed qui a, selon eux, renoncé au principe de la « neutralité positive » en ce qui concerne le Sahara occidental, position officielle adoptée depuis des décennies. D’autres défendent le président, affirmant que la position de la Tunisie est celle des Nations unies.
Depuis le discours du roi Mohamed VI le 20 août durant lequel il a affirmé que le dossier du Sahara est « le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international », Rabat a durci ses positions avec ses voisins et ses alliés sur cette question, elle réclame d’eux une position claire sur la question.
Le Maroc a déjà un ennemi irréconciliable dans la région, l’Algérie honnie. S’il faut ajouter la Tunisie, Rabat va se retrouver totalement isolé au Maghreb.
En déroulant littéralement le tapis rouge au président de la République arabe démocratique sahraouie (RASD) et du Front Polisario, Brahim Ghali, venu participer à Tunis à la huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui s’est tenue à Tunis les 27 et 28 août, la Tunisie a provoqué la colère du Maroc sur le même sujet que celui de l’Espagne
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
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