Députée d’Hochelaga-Maisonneuve pendant 27 ans, Louise Harel est reconnue pour sa voix douce, mais il ne faut pas s’y laisser prendre. Derrière cette voix de velours se cache une femme de conviction, parfois rebelle et experte dans l’art de la stratégie.
Une réformatrice
Reste que l’ancienne députée a été aux premières loges de réformes majeures à la tête de plusieurs ministères sous René Lévesque, Jacques Parizeau et Lucien Bouchard. Elle mènera à bon port le dossier de l’équité salariale, la réforme de l’aide sociale, la création d’Emploi-Québec et les fusions municipales.
Pour elle, la création d’Emploi-Québec demeure le plus important à ses yeux. Et c’est sans doute aussi en raison de son profond attachement à la circonscription qu’elle a représentée pendant 27 ans, Hochelaga-Maisonneuve, où elle est élue pour la première fois en 1981. C’est à l’époque où les grandes industries comme les Shops Angus, la Vickers et la Canadian Steel Foundries ferment leurs portes. « J’ai vu ce quartier ouvrier devenir un ex-quartier ouvrier. On a perdu 8000 emplois en cinq ans, relate Louise Harel en entrevue. J’ai pu accompagner les gens dans les drames qu’ils vivaient. »
Selon Louise Harel, la solution à la guerre actuelle entre Israël et la Palestine doit passer nécessairement par l’Organisation des Nations unies.
Députée à l’Assemblée nationale du Québec (1981-2008), ministre à plusieurs reprises, chef de l’Opposition, présidente de l’Assemblée nationale, Louise Harel fait appel aussi à un cessez-le-feu humanitaire immédiat.
Dans cet entretien, Mme Harel aborde entre autres la question de la désinformation de certaines émissions au sujet de la guerre, en soulignant toutefois des cas de bon journalisme. Elle rappelle l’histoire de la partition de la Palestine à partir de 1948 et les suites de celle-ci.
Pour avoir visité la Palestine plusieurs fois pour des raisons personnelles au cours des dernières décennies, elle raconte des anecdotes qui en disent beaucoup sur la cause de la guerre actuelle.
Elle traite aussi de l’histoire de la solidarité du Québec avec le peuple palestinien, dont et surtout l’ancien Premier ministre René Lévesque qui, dès la première moitié des années 1970 préconisait la création de deux États, bien avant que cette idée n’ait été acceptée.
Par ailleurs, elle déplore que, aujourd’hui, cette idée est devenue un mantra qui ne veut plus rien dire parce que l’État palestinien n’a jamais vu le jour et que Israël a procédé à l’établissement de centaines de colonies de peuplement, qui regroupent maintenant 700 000 colons, dont la grande majorité sont armés.
Pour Louise Harel, la solution passe nécessairement par l’Organisation des Nations unies.
Regard Sur l’Afrique
Discussion à propos du post