Annoncé pour le 26 et 27 juillet 2022, le voyage du président Emmanuel Macron au Cameroun et au Bénin n’est pas certain. Les autorités Camerounaises et Béninoises ne confirment pas l’information et l’ambassadeur de France au Bénin est aussi dubitatif sur le sujet.
Le président français pourrait effectuer une visite officielle à Yaoundé le 26 juillet, puis à Cotonou le lendemain. Deux destinations qu’il n’avait pas privilégiées lors de son premier mandat.
L’ambassadeur de France au Bénin est aussi dubitatif sur la visite du président Macron.
On annonce Emmanuel Macron à Cotonou le 27 juillet, vous confirmez ? « Je ne peux pas le confirmer. C’est une hypothèse de travail entre deux pays amis «, a répondu l’ambassadeur Marc Vizy au micro de Frissons radio. Selon le diplomate français, cette visite de travail annoncée reste une éventualité compte tenu des bonnes relations entre les deux pays, mais à l’étape actuelle elle n’est pas confirmée.
Le président Talon est venu. Il paraît possible qu’un jour le président Macron vienne ici. L’agenda des deux présidents est un agenda extrêmement chargé, c’est eux qui le moment venu, si une telle visite devait se faire, l’annonceront
Marc Vizy, Ambassadeur de France au Bénin
Rien n’est encore officiellement confirmé : sur place, des commissions techniques discutent encore des programmes. Mais si toutes les parties les valident, Emmanuel Macron se rendra, selon nos informations, en visite officielle au Cameroun, le 26 juillet, puis au Bénin, le 27.
Le Bénin est devenu l’un des pays les plus réformateurs en Afrique, chef de file de l’Afrique francophone dans la modernisation de son administration et la transparence budgétaire selon les institutions de Bretton Woods. Il est par ailleurs question que le président français ajoute une troisième étape, si son agenda le permet, à cette première tournée africaine depuis sa réélection, fin avril – probablement le Ghana ou la Guinée-Bissau, afin d’y inclure également un pays non francophone. A fait savoir Jeune Afrique dans un de ses articles mercredi 13 juillet.
Au Cameroun, même s’il n’y a pas encore de communication officielle sur la supposée visite du président français Emmanuel Macron, les sorties se multiplient déjà ce sujet.
Pour le militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Luther André Meka, il s’agit d’une visite de négociation qui part du fait que la France perd progressivement le terrain et son pré-carré.
« Le président français Emmanuel Macron est annoncé au Cameroun pour une visite aux contours très diplomatique. S’il est vrai que la France est une vieille amie du Cameroun et de l’Afrique notamment francophone par l’histoire, il est évident que la France perd progressivement le terrain et son pré carré (est une métaphore utilisée par Vauban pour résumer la politique qu’il conseillait à Louis XIV et à ses ministres pour mieux défendre le territoire français) malgré quelques accords. A travers la visite du ministre des Affaires étrangères, LE DRIAN, la France a accompagné le Cameroun dans le processus du grand dialogue et a participé à la réalisation de quelques projets structurants (2eme pont sur le Wouri, Natchigal…). Mais depuis quelques temps, le président français s’illustre par quelques inconvenances et indélicatesses qui frisent le mépris de la souveraineté du Cameroun à travers certaines injonctions dialogiques par une certaine jeunesse en France », a-t-il écrit.
André Meka indique aussi que le choix du président de la République Paul Biya de diversifier les partenaires du Cameroun déplaît à son homologue français, qui n’a plus que l’option de faire une visite de négociation dans ce contexte qui devient difficile pour son pays.
« Nul doute que l’option du président Paul Biya de diversifier les partenariats n’est pas du goût de l’ancienne colonie, notamment la convention militaire avec la Russie, la convention minière de Kribi avec la Chine, et les échanges commerciaux avec la Chine. En effet de 1990 à nos jours, la France est partie de 40% de parts de marchés à 10% au Cameroun. Une perte drastique de 30% de part de marchés en 30 ans. Par ailleurs de 2000 à 2014 sur les 2750 milliards des investissements directs de l’étranger (IDE), 1850 milliards viennent de la Chine soit 67% , le reste venant de la France, USA, et le Nigeria. Selon l’INS en 2018, le principal fournisseur du Cameroun est la Chine avec 18, 5% de livraisons.
L’empire du milieu est également le principal client avec 23,8%. Une véritable percée de la Chine au regard de son respect des affaires internes et de la souveraineté des États. Pour parodier le président Biya la différence avec la Chine est qu’elle n’enlève, ni n’impose rien à personne. Dans ce contexte difficile pour la France, comme Hollande, Emmanuel Macron descend sur le tarmac pour négocier. Entre États, il n’ya pas d’amis, que des intérêts, et Macron quittera l’Elysée pour Yaoundé pour sauver les intérêts français au Cameroun. Il reviendra au Sage Africain SE Paul Biya d’en juger l’opportunité et l’intérêt pour son peuple », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Regard Sur l’Afrique Par la Redaction
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