Le groupe Sonatrach a signé, mardi à Alger, un contrat d’hydrocarbures d’un montant de près de 4 milliards de dollars, portant sur le développement du périmètre contractuel de Berkine (Ouargla), avec l’américain Occidental Petroleum, l’italien ENI et le français Total Energies, indique l’APS selon la compagnie nationale dans un communiqué.
Les groupes algérien Sonatrach, italien Eni, américain Occidental et français Total ont signé mardi un contrat de « partage de production » pétrolière et gazière d’un imposant montant de quatre milliards de dollars concernant un site du sud-est algérien.
Ce nouveau contrat, portant sur le périmètre contractuel de Berkine (Blocs 404 et 208), situé à 300 km au sud-est de Hassi Messaoud (Ouargla), a été signé « sous l’égide de la loi num. 19-13 régissant les activités hydrocarbures », précise le document.
Ce contrat d’une durée de 25 ans porte sur l’exploitation des gisements gaziers et pétroliers du bassin de Berkine. En annonçant lundi « cet important accord d’un montant de quatre milliards de dollars », le président algérien, Abdelmadjid Tebboune avait souligné, lors d’un sommet avec le Premier ministre italien, Mario Draghi, qu’il « permettra de fournir l’Italie en quantités importantes de gaz ».
L’accord vise à récupérer « plus d’un milliard de barils équivalents pétrole d’hydrocarbures, ce qui augmentera le taux moyen de récupération ultime à 55% », a indiqué Sonatrach dans un communiqué. L’objectif est de « développer des ressources supplémentaires d’hydrocarbures liquides tout en réduisant l’intensité carbone des champs grâce à un programme ciblé de baisse des émissions », a noté Total, dans un communiqué séparé.
Dans le cadre de ce contrat, explique la compagnie nationale, les parties s’engagent à poursuivre le développement et l’exploitation de ce périmètre à travers un programme de travaux comprenant, notamment, une acquisition sismique 3D haute densité, le forage de 100 puits pétroliers, ainsi que la reconversion de 46 puits, principalement en puits à procédé « WAG ».
Il est également prévu la réalisation d’études de schémas directeurs et d’optimisation des installations, l’implémentation de solutions «Oilfield digitalization», la mise en œuvre de 2 projets pilotes «Enhanced Oil Recovery» (EOR) et la réalisation de projets environnementaux relatifs à la réduction de l’empreinte carbone, ajoute le communiqué.
Partage de production
L’accord a été signé selon les termes d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures en Algérie, promulguée en novembre 2019, introduisant la possibilité d’un partage de production avec des groupes étrangers. Cette législation controversée avait suscité une virulente opposition dans le pays. Ses détracteurs avaient manifesté dans la rue estimant qu’elle brade la richesse nationale aux multinationales.
Occidental Petroleum est partie prenante de ce contrat après avoir absorbé la compagnie pétrolière américaine Anadarko. Le groupe Total avait signé un accord avec Occidental pour le rachat des actifs d’Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud.
Droit de préemption
Les autorités algériennes se sont opposées au rachat par Total des actifs dans le pays faisant valoir leur droit de préemption. Lors du sommet algéro-italien, l’Algérie a aussi annoncé une augmentation de ses livraisons de gaz à l’Italie, dont elle est devenue le premier fournisseur devant la Russie, après l’invasion de l’Ukraine.
Dans les prochains jours, quelque quatre milliards de m3 supplémentaires seront exportés vers l’Italie, selon une source gouvernementale algérienne. Un accord pour un accroissement des volumes livrés à l’Italie avait été annoncé par Mario Draghi lors d’une première visite à Alger en avril mais aucun chiffre n’avait été communiqué.
Depuis début 2022, l’Algérie a fourni à l’Italie 13,9 milliards de m3, dépassant de 113% les volumes prévus initialement.
Le groupe Sonatrach a, par ailleurs, rappelé qu’il exploite, avec ses partenaires, le périmètre contractuel de Berkine dans le cadre du contrat d’association signé le 23 octobre 1989 sous l’égide de la loi n 86-14 régissant les activités hydrocarbures.
Regard Sur l’Afrique Par la Redaction
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