Le corps sans vie du chef de chaine de la radio urbaine Amplitude Fm, a été retrouvé ce 22 janvier 2023 à Ebogo sur la route de Soa. C’est le 17 janvier dernier, que ses proches avaient déclaré sa disparition mystérieuse. Des témoins non identifiés, confessaient alors un kidnapping orchestré par des hommes en cagoule, information confirmée par le syndicat des journalistes indépendants du Cameroun en SYNAJIC.
Martinez Zogo est mort, laissant à sa corporation des souvenirs d’un journaliste téméraire ; engagé et incisif.
Selon reporter sans frontières, l’enlèvement du journaliste s’est produit au soir 17 janvier devant la gendarmerie de Nkol-Nkondi, en banlieue de Yaoundé. D’après la même source, un vacarme se serait fait entendre à l’entrée de ladite gendarmerie. Les bérets rouges en présence cette nuit-là, disent avoir découvert le véhicule accidenté de Martinez Zogo avec l’effet d’une carrosserie qui aurait tentée d’enfoncer le portail des lieux. Au même moment, ils aperçoivent une voiture noire qui s’éloigne rapporte une source crédible.
Dans la sphère journalistique, le chef de chaine d’Amplitude Fm était reconnu pour son sarcasme, son ton satirique et ses enquêtes qui mettaient à nu les errances et indélicatesses des personnalités publiques. Cette posture, ne lui évidemment pas fait que d’amis.
Selon certaines révélations, sa mort serait liée à certaines dénonciations du 22 décembre 2022, relatives à l’attribution de plusieurs marchés publics impliquant des hauts commis de l’Etat et de nombreux hommes d’affaires. Lesdits marchés frauduleusement passés, concernerait les chapitres 65, 57 et 94 du budget de l’Etat. A en croire la dénonciation riche en détails effectuée sur les ondes de la radio urbaine Amplitude Fm, ces différents paiements enbloraient respectivement les 21 milliards, 17,3 milliards et 8,5 milliards F CFA.
« Maestro » comme il se faisait affectueusement appelé par ses proches, a été violemment arraché à la vie. Son corps, présente des traces de sévis corporels preuve que l’altercation entre ses bourreaux et lui, aura été d’une violence intense et virevoltante.
Le journaliste camerounais Martinez Zogo, qui dénonçait les scandales financiers du Cameroun avait été porté disparu depuis le 17 janvier courant.
Dans un communiqué, vendredi, l’ONG Reporters sans frontières a « condamné l’enlèvement brutal d’un journaliste », exhortant les autorités à « tout mettre en œuvre pour retrouver Martinez Zogo et amener les responsables devant la justice ».
Selon RSF, « aux alentours de 20 heures le 17 janvier, des gendarmes de Nkol-Nkondi, en périphérie de Yaoundé, entendent un bruit fort provenant de l’entrée de leur poste. Ils y découvrent la voiture de Martinez Zogo amochée, le conducteur avait visiblement tenté d’enfoncer le portail ».
« Les gendarmes constatent qu’un véhicule noir s’éloigne. Ils comprendront, un peu tard, qu’il s’agissait d’un enlèvement », a poursuivi RSF.
Martinez Zogo abordait encore récemment à l’antenne « des affaires de détournements de fonds supposés », a rappelé RSF.
« Il disparaît au moment où son émission se focalise sur des scandales financiers en citant des noms et des montants, en accusant certaines personnes haut placées d’avoir volé l’argent de l’État camerounais. C’est inquiétant de le voir disparaître dans ce contexte », a déclaré à Anadolu la militante d’opposition et présidente du Cameroon People’s Party (CPP), Kah Walla.
Dans un communiqué vendredi, le gouvernement camerounais avait dit suivre l’affaire de la disparition de l’animateur radio Martinez Zogo (photo) avec « l’intérêt qu’elle mérite ».
« Des instructions ont été données, afin que toute la lumière soit faite sur la disparition jusqu’à date, de M. Zogo Martinez », avait souligné ce communiqué.
Dans son dernier rapport, RSF a souligné que « la production d’une information indépendante et critique reste un parcours du combattant au Cameroun ».
Selon cette ONG, « le danger est permanent pour les journalistes camerounais, exposés aux attaques verbales et physiques, aux arrestations, aux procédures-bâillons et aux risques d’assassinat ».
Regard Sur l’Afrique
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