Beaucoup de nos compatriotes par ignorance pour certains, la majorité malheureusement, par hypocrisie pour la minorité, semblent dans leur élan de jugement, limiter le bilan du Président Paul Biya au développement apparent qui se traduit par la construction vertigineuse des infrastructures, le plein d’emplois, l’élévation du niveau de vie etcétéra etcétéra…
Cette façon de voir n’est pas totalement fausse, après tout, la responsabilité première d’un Chef d’État n’est-elle pas de mettre tout en œuvre pour offrir à son peuple des conditions décentes de vie ? Le Cameroun n’est pas le paradis aujourd’hui, mais il n’est certainement pas l’enfer décrit aussi. Sauf que le Cameroun, comme c’est d’ailleurs le cas pour tous les pays de L’Afrique francophone, n’est pas un pays où le Président de la République a toutes les cartes en main. Il n’est pas véritablement et librement celui-là qui tient les manettes principales de commandes de façon indépendante.
Le sort de nos pays était scellé avant même les pseudos indépendances des années 60 par des accords secrets de coopérations signés de force sous la pression impérialiste via la France !
Entre autres :
– Les accords de Defense et militaires
– Les accords de coopérations économiques et monétaires etcétéra etcétéra…
Tous ces accords avaient des buts précis, d’une part, permettre à la France de faire main basse sur nos ressources du sol et du sous-sol afin d’entretenir leur pillage systématique, et d’autre part, maintenir nos Chefs d’État et de Gouvernement dans un état permanent de vassalité. C’était bien avant l’arrivée de Monsieur Paul Barthélemy Biya au pouvoir !
Ces accords, le Président de la République Paul Biya les a trouvés en place et a parfaitement compris qu’aucune perspective de construction nationale et de développement durable n’était envisageable, sans exposer le peuple camerounais, il a donc orienté son action politique à les démonter prioritairement, entreprise qui n’est ni aisée, ni facile, parfois aux conséquences lourdes et fâcheuses pour quiconque s’y lance.
Dans les mémoires de Jacques Foccart, on retrouve une lettre qu’il adresse à Monsieur François Mitterrand en 1981 alors fraîchement élu Président de la République Française, dans laquelle il dit, parlant du Président Ahidjo : » L’Agent Camerounais (Ahidjo) s’est pris beaucoup de marge de liberté au point de devenir presqu’incontrôlable, il faut très rapidement lui trouver un successeur et s’assurer que celui-ci reste sous contrôle ».
Nous savons tous ce qui s’est passé par la suite. Retenez votre souffle très chers lecteurs.
Dès lors, la mission du Président Paul Biya à la tête du Cameroun était fort compromise, longuement et longtemps même avant son arrivée. Personne ne peut le nier lorsqu’on est de bonne foi.
Néanmoins, son séjour d’études en France et son parcours dans la haute administration comme collaborateur très proche du Président Ahidjo et bâtisseur dans l’ombre du Cameroun d’hier (la première République), ensuite comme Président de la République lui auront permis de comprendre le modus operandi de l’établishment Français.
Il aura surtout compris qu’on n’attaque pas cet établishment de manière frontale contrairement à nos passionnés Chefs d’États qui l’ont fait au péril de leur vie, sans véritablement résoudre le moindre problème et avec pour conséquence, d’exposer gravement leur peuple ; les exemples sont légion nous les connaissons parfaitement bien.
Le Président Paul Biya lui a compris fort de son expérience qu’il faut ruser et user d’intelligence. RUSE ET USURE DU TEMPS, voilà deux instruments que le Président Biya malléabilise depuis les années 90 avec dextérité, pour démonter et remettre à plat les ACCORDS ASSASSINS qui font de nos pays, des néo-colonies dans lesquelles aucune œuvre de construction véritable ni de développement n’est possible (j’espère que nous sommes tous d’accord peu importe nos divergences d’opinions politiques).
Quelques faits d’armes du Président Paul Biya du Cameroun !
1- En 1990 le problème de la dévaluation du Franc CFA se pose avec acuité, les discussions sont âpres. Le Président Ivoirien Houphouet dont le pays est la locomotive de l’économie Ouest-Africaine et le Président Biya du Cameroun, ténor de l’économie en zone CEMAC s’opposent tous deux vertement à cette dévaluation.
Malheureusement le 07 décembre 1993 intervient le décès du Président Houphouet , le Président Biya face à la puissance coloniale n’y peut rien tout seul, et le 11 janvier 1994, le Franc CFA est dévalué (vous pouvez très chers internautes lire la publication titrée : Pourquoi le président Biya avait décidé de boycotter le sommet de l’Union Africaine du 09 août 2018 publiée dans un Journal le 17 Août 2018).
La dévaluation du franc CFA entraîne alors à cette époque des conséquences énormes sur le plan social, avec des cures d’austérité, des plans sociaux, caractérisés par une baisse drastique du pouvoir d’achat et une grave inflation, les prix passent du simple au double, voir même au triple.
La France qui est véritablement détentrice de la bourse des pays africains de la zone francophone prend des mesures d’accompagnement à travers des perfusions financières à l’égard de certains pays utilisateurs du Franc CFA, et une mesure punitive à l’égard du Cameroun et de son Président qui selon la France, a eu l’outrecuidance de s’opposer à leur volonté de dévaluer le FCFA (il faut bien le comprendre très cher lecteur).
Voilà pourquoi, tandis que certains pays comme le Gabon sous Omar Bongo procédait au Triplement du salaire des fonctionnaires, le Cameroun lui s’est vu obligé de ponctionner aux 3/4 celui des siens.
Meurtri par cette injustice de la France, le Président Biya lors d’un sommet de l’Union Africaine va alors s’approcher de trois (03) de ses pairs parmi lesquels, Feu Omar Bongo et Abdou Diouf du Sénégal pour engager une réflexion panafricaine sur la sortie collective des États Africains du FCFA. À sa grande surprise, il ne sera même pas arrivé au Cameroun que déjà Jacques Chirac (Premier ministre de 1974 à 1976 puis de 1986 à 1988 et président de la République de 1995 à 2007) était parfaitement au courant de son initiative et de tout ce qu’il s’était dit avec les autres Chefs d’États. Les conséquences ne se sont pas faites attendre contre lui et c’est de là qu’est née sa décision de ne plus prendre part à un sommet de Chefs d’États africains. Nous n’allons pas oublier que le Cameroun a passé 20 ans sous ajustement structurel !
2- En 2009 et contre toute attente, le Président Biya réussit l’inattendu. Il arrache du Président Nicolas Sarkozy, qui ne le tenait pas particulièrement à cœur, la rupture des accords de Défense et militaires, obtient qu’il n’y ait pas d’installation de base militaires française au Cameroun et qu’il n’y aura jamais simultanément plus de 15 soldats français au Cameroun, et qu’en plus même du nombre réduit, s’ils se trouvaient sur le sol Camerounais, devraient arborer la tenue militaire camerounaise, flanquée du drapeau camerounais. Ce qui n’est nullement le cas dans les autres pays africains où la France a ses bases militaires et ses soldats en centaines d’hommes se pavanant avec les tenues de l’armée française. Ce sont des faits vérifiables et non des commentaires.
3- En 2013 alors que les accords d’assistance technique signés en 1978 pour 35 ans entre la Société Nationale de Raffinerie (SONARA) et la FRANCE, représentée par ELF devenue plus tard TOTAL arrivaient à leurs termes, le Président de la République du Cameroun refusa de renouveler lesdits accords, nonobstant les pressions multiples venant de Paris, arguant qu’à son avis, le Cameroun avait formé suffisamment de techniciens dans divers domaines pour assurer après 35 ans la continuité de l’entretien technique de la SONARA. D’ailleurs c’est une entreprise Russe qui va s’occuper de la reconstruction de la SONARA au détriment des entreprises françaises.
Nous avons un exemple récent du GROUPE BOLLORE, qui n’a plus de main-mise sur le Port autonome de Douala (PAD) et ce, malgré les pressions excessives du Ministre Français Le Drian, président des hommes d’affaires Bretons dont Bollore fait partie et qui est venu en renfort pour ce dernier auprès du Président Paul Biya.
4- Si les Camerounais (es) dans l’ensemble étaient un peu attentifs, ils auraient suivi le début du traditionnel discours du Chef de l’État dans lequel il dit : << Le septennat qui vient de commencer devrait être décisif pour notre pays. Il pourrait même être l’un des moments les plus importants de notre histoire depuis notre indépendance >>.
En effet, le Président de la République en prononçant ces mots avait conscience que l’acte de création du Franc CFA signé en 1945 pour 75 ans arrivait à échéance le 26 décembre 2019, et que cette monnaie constitue le dernier noeud gordien par lequel la France continue de nous tenir avec les accords de coopérations monétaires et économiques qui disposent que le sous-sol camerounais est une propriété française à plus de 30 mètres, et que par conséquent, le Cameroun ne peut s’engager dans l’exploitation d’aucune matière première stratégique sans préalablement s’adresser à la France.
Pour ces accords économiques, on peut être sûr et certain qu’ils ne seront pas renouvelés et que le sous-sol camerounais reviendra effectivement et en entièreté au Cameroun. Pour les accords monétaires sur le franc CFA, la France s’est appuyée déjà sur la Côte d’Ivoire et son Président Alassane Dramane Ouattara pour empêcher quiconque voudra sortir de le faire (suivez mon regard). D’où les pseudos avancés il y’a sur l’éco qui remplacerait le FCFA et le fait qu’il n’y aura plus désormais des administrateurs français dans les décisions au niveau des banques centrales et le compte d’opération supprimé.
En ce qui concerne le FCFA, Paris n’a jamais digéré le fait que c’est à l’initiative sans bruits ni tambours du Président Paul Biya que le Fonds Monétaire Africain devait voir le jour sous Khadafi avec pour base la construction du siège au Cameroun. Le Fonds monétaire Africain avait pour mission de détruire complètement le FCFA, et libérer l’Afrique de l’assujettissement des accords de Bretton Woods notamment du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM). Ce sont des faits vérifiables et non des commentaires.
Malheureusement, la prévoyance maléfique des Français coordonnée par Washington s’est décidée d’assassiner brutalement le Guide Libyen Mouammar Kadhafi et le projet salutaire pour l’Afrique n’a malheureusement plus vu le jour. Un message des impérialistes en cette époque moderne qui montre clairement selon la fameuse charte de l’impérialisme ce qui peut arriver à ceux ou celui qui s’avisera encore.
Trop de pressions sont mises sur le Président Camerounais pour le renouvellement de cet accord, mais en bon sphinx politique, il ruse, il use ….
Faut-il le rappeler :
En dehors du puit pétrolier de Limbé, le Président de la République n’a plus fait forer d’autres puits de pétrole en dépit de nombreuses découvertes çà et là parce qu’il sait qu’avec les accords de coopérations, l’exploitation de notre pétrole profite beaucoup plus prioritairement à la France et aux occidentaux impérialistes. Il en est de même pour les autres minerais tels que le Fer de Mbalam, la bauxite de Ngaoudal, de Mimi Martap, de Fongo Tongo, le Cobalt et le nickel de Lomié, et tous les autres gisements pour lesquels il n’a jusqu’ici signé que de Simples permis d’exploitation limités.
Beaucoup s’accordent à dire que le Président de la République est laxiste et qu’il ne punit jamais ses collaborateurs, quand bien même ceux-ci ont posés des actes répréhensibles parfois même qui s’apparentent à une trahison contre la patrie. Hélas encore, mais c’est faire preuve de beaucoup de naïveté et donner la démonstration qu’on est très peu au fait du mode opératoire du Quai d’Orsay.
La quasi majorité des proches collaborateurs du Président de la République Paul Biya sont des espions à la solde de Paris. Jusqu’à une certaine époque, plusieurs d’entre eux étaient nommés sous recommandations voilées de Paris, au Gabon et en Côte d’Ivoire nous connaissons très bien comment ça fonctionnait. Mais de nos jours, quand bien même le Président de la République du Cameroun choisit lui-même certains collaborateurs, au premier voyage en France et selon des sources secrètes, ils reçoivent discrètement des instructions dès la première nuit on peut le dire ainsi, et lorsqu’ils reviennent au pays, c’est en qualité de chargé de mission pour le compte du Quai d’Orsay.
Le Président Biya a conscience qu’il est entouré de chargés de mission qui n’attendent que le Prétexte de leur limogeage pour accomplir de sales besognes avec le soutien des occidentaux. Sauf qu’à ce jour, le Président de la République a su transformer les relations avec Paris et progressivement, écarte ces collaborateurs véreux qui se retrouvent pour la plupart en prison de nos jours. Pour ce septennat spécial qui est certainement le dernier du Président de la République, des mesures spéciales dans un contexte socio-politique sensible seront prises au moment où beaucoup s’attendent le moins.
Tout ce qui se passe aujourd’hui au Cameroun n’est pas un simple fait du hasard, le Président veut un Cameroun lavé pour un départ prospère et pour une émergence certaine.
Entre le Président Paul Biya et certains de ses collaborateurs c’est exactement l’histoire de « UNE NUIT AVEC MON ENNEMI ». L’histoire dans laquelle vous avez votre pire ennemi à vos côtés, vous ne pouvez durant cette nuit ni le chasser, ni fuir, et vous ne pouvez pas fermer l’œil une seule seconde pour dormir en attendant le lendemain matin pour vous en débarrasser définitivement. Cette nuit est en train de s’achever à grande vitesse avec ce septennat spécial.
Durant l’année 2020, beaucoup de secousses ont été traversées par notre pays, des tentatives de déstabilisations accentuées, des troubles à grandes portées, mais dans sa SAGESSE légendaire, le Chef de l’état qui a une très grande expérience a gardé le cerveau en alerte.
Le Président de la République Paul Biya a besoin du soutien du peuple camerounais pour aller jusqu’au bout, un jusqu’auboutisme qui présage et trace des jours meilleurs pour le peuple camerounais. Le Cameroun n’a pas la même histoire que les autres pays.
Le Cameroun c’est le Cameroun🇨🇲 !
Par Regard Sur l’Afrique – texte de Ménard Hervé
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