Les trois pays ont lancé des négociations trilatérales Russie-Ukraine-Turquie à Istanbul ce 16 mai. Faute de pourparlers en tête à tête entre Russes et Ukrainiens, « des négociations trilatérales » ont lieu ce vendredi à Istanbul. Mais seule la délégation ukrainienne serait dans une posture constructive.
Moscou et Kiev doivent tenir vendredi à Istanbul de premières négociations « directes » sur la guerre en Ukraine depuis le printemps 2022. Mais les espoirs de progrès sont jugés minces du fait notamment de l’absence de dialogue entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
Faute de pourparlers en tête à tête entre Russes et Ukrainiens, ont lieu « des négociations trilatérales entre les Etats-Unis, l’Ukraine, la Turquie », d’une part, et entre « la Fédération de Russie, l’Ukraine et la Turquie ». La première rencontre de la journée, où participaient notamment le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio et ses homologues ukrainien et turc, a pris fin peu avant 11H vendredi matin.
Suivra ensuite la première réunion entre Ukrainiens et Russes depuis le printemps 2022. Sous médiation turque, elle doit démarrer à 9h30 GMT dans le même palais de Dolmabahce à Istanbul.
L’« énorme erreur » de Poutine
Seulement, le scepticisme règne et l’espoir d’avancées concrètes dans les négociations est faible. Ce vendredi matin, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a estimé que le président russe Vladimir Poutine avait commis une « énorme erreur » en envoyant une équipe de « second rang » pour mener ces pourparlers.
« Il sait très bien que la balle est dans son camp, qu’il est en difficulté et qu’il a fait une énorme erreur », a affirmé Mark Rutte, à son arrivée au sommet de la Communauté politique européenne (CPE) à Tirana en Albanie. Selon lui, « toute la pression est désormais sur Poutine », d’autant que Kiev a adopté une attitude constructive en envoyant « une délégation qui est vraiment prête à négocier un cessez-le-feu ».
Délégations qui ne sont pas à la hauteur
Une incrédulité partagée par le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio qui a déclaré jeudi soir ne pas nourrir « de grandes attentes » concernant la réunion. Et reconnu que la représentation russe, au-delà de l’absence de Vladimir Poutine, n’est « pas au niveau que nous espérions ».
De fait, la délégation russe est emmenée par un conseiller de second plan du président russe, Vladimir Medinski, ex-ministre de la Culture, et comprend également les vice-ministres des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que des représentants de l’armée. Et mercredi, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a déclaré s’attendre seulement à des pourparlers centrés sur des questions « politiques » et « techniques ».
Dans ce contexte, Volodymyr Zelensky, qui est en Turquie, a délégué pour les discussions son ministre de la Défense Roustem Oumerov et un vice-ministre des Affaires étrangères, qui « auront un mandat pour un cessez-le-feu ». Côté américain, Marco Rubio a annoncé qu’un « responsable américain de rang inférieur » s’entretiendrait avec les représentants russes.
Echange d’invectives
La journée de jeudi a vu un échange d’invectives entre l’Ukraine et la Russie. Volodymyr Zelensky a qualifié de « pure façade » la délégation russe. Il a été traité en retour de « clown » par la diplomatie russe. Vladimir Medinski a martelé que son pays considérait que les nouveaux pourparlers devaient s’inscrire dans « la suite » des négociations bilatérales avortées de 2022, et aux cours desquelles les Russes avaient campé sur des positions maximalistes.
RSA et Echos
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