La ministre des Armées constate « que les conditions de [l’intervention française au Mali] qu’elle soit militaire, économique, politique, sont rendues de plus en plus difficiles ».
« On ne peut pas rester au Mali à n’importe quel prix », a expliqué sur France Inter Florence Parly, la ministre des Armées, alors que les tensions s’accroissent avec la junte au pouvoir. « Ce que nous voulons c’est pouvoir poursuivre le combat contre le terrorisme parce que ce combat n’est pas terminé », a détaillé Florence Parly soulignant que « le terrorisme est même en train de gagner des Etats frontaliers » du Mali.
Pour Florence Parly, il faut toutefois « constater que les conditions de notre intervention qu’elle soit militaire, économique, politique sont rendues de plus en plus difficiles ». « Aujourd’hui le Mali est dirigé par une junte, qui est le résultat d’un double coup d’état dont la légitimité est donc discutable, a-t-elle précisé. C’est une junte qui cherche manifestement à conserver le pouvoir le plus longtemps possible. »
« Nous n’intervenons que parce qu’un Etat souverain nous le demande », a souligné Florence Parly, « nous ne sommes pas comme la force Wagner », groupe de paramilitaires russes présents sur le sol malien. « Nous ne sommes pas des mercenaires, nous ne sommes pas payés. »
La tension monte entre Paris et Bamako. La France et ses partenaires européens ne peuvent « pas rester comme cela » au Mali, du fait des conflits croissants avec la junte. « Il est clair que la situation en l’état ne peut pas perdurer », a averti Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, vendredi 28 janvier, sur RTL.
« Nous avons engagé des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation », a ajouté le chef de la diplomatie française, sans toutefois dire s’il envisageait un retrait de la force française Barkhane du Mali. La France a déjà réarticulé son dispositif en 2021 au Mali, en réduisant sa présence militaire dans le Nord.
Inquiets de voir Bamako et Moscou se rapprocher, les pays européens ont prévenu Bamako que le déploiement de mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner est « incompatible » avec la poursuite de leur mission.
D’après les médias français, « les militaires maliens cherchent à pousser vers la sortie leurs partenaires occidentaux au profit d’une alliance avec la Russie ».
Par Regard Sur l’Afrique
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